vendredi 31 juillet 2015

Brève pluvieuse

Couché tôt, levé tard, achats d'avitaillement, profiter du laundry de la marina pour faire une lessive, un peu de rangement ... une journée bien ordinaire - une journée de ménagère, en somme - qui est passée très vite, et sous la pluie.
Pas le temps (ni météo ni temporel) ni l'envie d'aller me ballader à Belfast, je laisse tomber.
Bangor ne me laissera pas un souvenir impérissable.
La marina est vraiment très bien, mais le reste, la ville, l'ambiance ... bon ... peut-être pas tombé au bon moment ?  
Puis le sale temps ne contribue guère.
Demain belle étape d'une soixantaine de milles vers Carlingford, retour en République d'Irlande et à l'Euro.
Une navigation sud puis sud-sud-ouest avec du vent de sud-ouest 15 à 20 noeuds.... du près en perspective.
J'ai encore de la route pour Dublin, je descends.
Pour la suite météo, c'est pas toujours très clair, à priori pas coup de vent dimanche, mais lundi ou mardi assez fort ..? 




 Pluie ...

 Pluie ...

 Et re-pluie ...

jeudi 30 juillet 2015

Retour sur l'Irlande du Nord

Finalement la soirée d'hier dans la baie de Lamlash, sur l'Ile d'Arran, s'est terminée sous un beau soleil, suivi d'une pleine lune qui a continué d'éclairer ce bel endroit.
Rencontre avec un couple de français sur un RM 10.50 qui sont allés jusqu'aux Hébrides. Y'a pas à dire, il faudra que j'y aille, une autre fois.
Comme à mon habitude quand j'ai une nav' un peu longue, départ très tôt, quand tout le monde dort encore, 5 heures et demie.
Le soleil commence tout juste à pointer son nez et très vite il allume des paysages sublimes dans des belles lumières, ce sont toujours des moments superbes.

L'Ile d'Arran dans le lever du jour 

 Un ciel comme ça ... ça faisait longtemps !

Un peu de moteur au début, pas trop de vent, puis ça se lève et au vent de travers ça devient vite agréable, car il n'y a pas de houle.
Avec ce soleil auquel je me suis peut-être un peu déshabitué, j'ai même mis mes lunettes de soleil dans la journée ! ça aussi ça faisait longtemps.
On se croirait vraiment en été - bon ça n'est pas en tee-shirt non plus - mais tout de même !
Après 55 milles bien agréables, me voilà de retour sur l'Irlande du Nord, à Bangor, proche de Belfast. Belle marina bien équipée "comme chez nous", j'ai vraiment l'impression d'avoir quitté un monde différent en laissant l'Irlande de la partie Ouest et Nord.
Même ce bout d'Ecosse était différent, beaucoup plus de bateaux, pas ce sentiment d'être tout seul ...
En plus de ça, il y a du trafic maritime comme je j'en avais plus vu depuis un bout de temps !


Des cargos qui remontent la mer d'Irlande, des ferries qui traversent d'Irlande en Ecosse, des bateaux de pêche ... va falloir que je me réhabitue, dites donc !
Mine de rien, c'est comme ça que l'on mesure le charme unique de cette partie Ouest et Nord de l'Irlande ... et donc l'envie de revenir un jour pour monter encore plus haut ... d'autant après en avoir discuté avec ceux qui en reviennent ( Hébrides, Orcades, Nord de l'Ecosse...)

Bon, dites, ça sent un peu la préparation de route du retour, ça, trouvez pas ?
Je vais me poser un peu là, visiter Belfast, lessiver, avitailler, et ... me reposer, accessoirement.
 



 

 



mercredi 29 juillet 2015

Ile D'Arran


Encore une « Ile d'Arran », après les Aran Islands à l'ouest de Galway, Aran (Aranmore) au nord ouest de l'Irlande, cette fois-ci c'est Isle of Arran en Ecosse, à l'est de la péninsule de Kintyre.

Le temps s'est bien dégagé et on aperçoit au loin ses beaux et hauts reliefs montagneux.
Pas de houle, vent portant 10 à 12 noeuds, les conditions sont parfaites pour se faire une belle séance sous spi bien agréable.
Affalage du spi un peu sportif quand le vent tourne plus nord en montant d'un cran et met travers au vent assez brutalement.
Tom, le pilote, assure bien, j'ai retrouvé la confiance sur cet aspect, tant mieux car le spi en solo c'est parfois aventureux.
A l'approche d'Arran, le vent tourne, puis sous le vent de l'île tombe, moteur, puis des nuages à grains viennent perturber tout ça et on passe allègrement de 1,5 à 3 noeuds de vent à 15 ou 20 sous les grains en peu de temps, et cette alternance continue jusqu'à l'arrivée dans la baie de Lamlash, protégée par l'îlot Holy Island et son haut relief.
Les instructions nautiques disent «In northwest winds, the bay is affected by violent squalls from the moutains...» et le vent il est comment aujourd'hui ? Northwest, pardi !
Bah on verra bien, le vent moyen reste modéré, et puis après les coups de vent irlandais, il faut bien tester aussi l'écossais.
Il y a de bons corps morts rassurants.
Plusieurs bateaux dont des français. On voit beaucoup plus de monde ici en Ecosse que sur l'Irlande où j'ai passé des jours sans ne voir personne. Beaucoup d'anglais, et de locaux, quelques français aussi, dont un beau grand Dehler (44 ?) voisin de ponton au Crouesty vu hier soir au ponton de Campbeltown.

Pour le moment, le «beau temps» est très très relatif, averses les unes derrière les autres entre les éclaircies, ceci dit en fin de journée on dirait que ça s'améliore vraiment ...
La météo marine locale en VHF annonce un "strong wind warning in operation force 4 to 5 possibly 6" sur la journée.
Demain ça baisse un peu, je vais reprendre la direction de l'Irlande

A propos de coup de vent, à priori pour dimanche prochain, ça a l'air de se préciser, il aura bien lieu, coup de vent de sud est qui prévoit 30 noeuds … pour le moment, donc route vers une planque samedi obligatoire, je descendrai vers le port de Bangor (dans l'entrée de la baie de Belfast) sans doute, ou Ardglas un peu plus bas.

 Isle of Arran au loin, ses beaux reliefs

 On y va sous spi

 Approche de la côte ouest ... au zoom de l'appareil photo

 Non, ce n'est pas le rocher du Diamant, je ne suis pas encore arrivé aux Antilles ...

Entrée dans la baie de Lamlash ...

... joli !

Pour l'envoi de l'article, prendre une météo, lire les mails, et pour changer du pub-Guiness-Wifi, j'ai opté pour le salon cosy d'un hotel-bar-salon de thé - Wifi.
Confortablement enfoncé dans un fauteuil doux comme un nuage, je déguste un thé noir aux parfums boisé, vanillé et un peu fruit rouge, nommé Monks Blend, avec une pâtisserie, le tout à tomber ... mais je ne tomberai pas, je suis bien calé dans mon fauteuil ... c'est pas mal, l'Ecosse, vu comme ça aussi !



mardi 28 juillet 2015

Arrivée en Ecosse

Cette fois ça y est, je peux la chanter

Mull of Kintyre, oh mist rolling in from the sea

My desire …..( etc) ….



D'autant qu'effectivement, le Mull of Kintyre était bien noyé dans les «mist», les brumes et la pluie de ce matin.

Parti très tôt, 5H30 pour être sûr d'avoir assez de courant dans le bon sens avant la renverse car ça pousse fort dans le détroit qui sépare l'Irlande de l'Ecosse au nord.

Encore bien sombre d'autant plus avec le temps encore bouché, les phares sur la côte sont encore allumés, c'est aussi une zone de séparation de trafic, un rail de passage, mais je n'ai vu qu'un seul cargo. Au loin, je devine dans la brume les 2 flashes blancs toutes les vingt secondes du phare de Mull of Kintyre, justement, qui m'appelle ...

Et puis pas de vent, ou si peu au début dans la veine de courant, valait mieux qu'elle soit dans le bon sens. Route du début au moteur, 5 noeuds et demi au speedo, le compteur de vitesse «sur l'eau», et 8 noeuds et demi en vitesse au GPS, la vitesse réelle sur le fond… la vache, ça fait donc bien trois noeuds de courant et j'ai 22 milles à faire dans cette direction avant de bifurquer cap au nord le long de Kintyre, ya pas intérêt à s'attarder dans la zone, faut passer avant le renverse, sinon ça fera vite 2 noeuds et demi seulement sur le fond et là on est pas arrivé … et on va consommer beaucoup de gasoil, ce n'est pas vraiment ce que je recherche et ce sera pénible.

Le vent s'est levé dans les dernières heures histoire de se faire le plaisir d'un joli bord.

Journée pluie aussi, mais à priori ça devrait se dégager à partir de ce soir et en principe demain ( et les jours à venir, mais holà, ho, t'emballes pas, dis …)



Voilà donc Campbeltown, ma première escale écossaise, petite ville avec un port de commerce, et un ponton plutôt bien organisé pour les plaisanciers de passage.

Pas de personnel pour l'accueil, et pour payer, c'est le principe de la «honesty box»

Arrivé, tu as l'info du code d'accès aux sanitaires affichée… dans lesquels tu trouveras les infos de code pour réentrer dans la marina ( car ici, Irlande, Angleterre, Ecosse, toutes la marinas sont fermées d'accès, aucun badaud ne peut y entrer) ainsi qu'une enveloppe, les tarifs, une boite sécurisée où tu déposes ton paiement, …et la confiance règne !

… Essayez donc ça en France, tiens !



Tu as bien entendu pour ce prix des services, sanitaires, eau et électricité au ponton, … et un ponton !

Pour continuer sur le sujet, les corps morts de mouillages visiteurs tout autour de l'Irlande et ici sont nombreux, et gratuits en revanche, et personne ne vient te demander quoi que ce soit … déduction à faire est qu'ils savent qu'on va consommer sur le lieu, dans les commerces, etc … et que le corps mort n'offre pas de service associé ...ça semble logique.

Eh ben compares ça à la France :

Tu accroches un corps mort visiteur à Sauzon ou à Houat par exemple. Dans les minutes qui suivent, un type arrive à toutes berzingues avec son Zodiac, vient te ponctionner facilement 20 euros en échange de … rien car l'éloignement du corps mort est trop dissuasif d'utiliser quoi que ce soit ( il n'y a d'ailleurs rien d'autre d'utile que l'accès aux douches dont on se contrefiche la plupart du temps vu qu'on est en navigation courte et que la douche est trop loin, il faut prendre l'annexe, on risque de ce faire rincer en annexe dans le clapot au retour de la douche...) et en plus tu te feras secouer toute la nuit car c'est souvent très mal protégé de la houle et des vents forts, t'auras pas d'eau, pas d'électricité, mais tu paieras quand même tes 20 roros pour ce «rien de service».



Trouvez pas qu'on a des leçons à prendre, les français, des fois , en termes de savoir accueillir les «cochons de payants plaisanciers»…? ( bon, voilà, ça c'est fait ...c'était mon chapitre «je pousse la petite gueulante» car j'imagine un étranger qui arrive en France après avoir été naviguer dans ces pays auparavant... de quoi nous fiche la honte d'être français … )



Je me retrouve à côté du voilier d'un couple écossais en ballade, qui s'appelle, je vous le donne en mille … Nomad ! ( sans le e). ça a donc fait un motif d'ouvrir la conversation.



Demain, un tour à l'Ile d'Arran, pour prendre un mouillage sympa, et ensuite j'attaque la descente sur Dublin en quelques étapes.

D'après Ugrib ( le logiciel qui récupère les fichiers météo bruts, les fameux Grib, les champs de vent, etc ..) il semble que le coup de vent dimanche comme on le voyait encore avant-hier est disparu… en voilà une bonne nouvelle. Si je peux mettre une fenêtre météo sympa à profit et baguenauder sans me faire trop de soucis en descendant dare dare sur Dublin, chouette ..!

Flâner jusqu'à l'Ile de Man, comme pour entendre le fantôme de Mike Hailwood, des Norton Manx et de cette mythologie du Tourist's Trophy cette course de motos légendaire et unique au monde ( .. bon hé t'emballes pas, dis, … vas pas trop au bistrot mais regardes la météo quand même, hein !)




Fair Head au petit matin, il a retrouvé sa majesté, je ne m'en lasse pas 

 Après c'est la début de la côte Est Irlandaise 
encore le nez dans les nuages 

 Le petit point lumineux en bas au centre , c'est le phare du Mull of Kintyre et ses deux éclats toutes les vingt secondes


 Première approche de la côte écossaise au sud de la péninsule de Kintyre

 Campbeltown, c'est là derrière, mais il faut contourner cette île


Arrivée à Campbeltown


Bon, j'avoue que ça manque de soleil, ces images ... mais il va revenir, j'y crois, j'ai presque cru le voir traverser un nuage tout à l'heure, alors tous les espoirs sont permis !!

Posté depuis le WIFI d'un bar.
Je suis très peu connecté pour les quelques jours à venir, et ici ma carte 3G Irlandaise ne fonctionne pas et se vide à vitesse grand V, mais pour quelques jours ça ira bien, par contre, je ne suis pas très joignable et pas très en capacité de lecture rapide de mes mails ni de recevoir des appels...alors salut à tous.

lundi 27 juillet 2015

Mull of Kintyre, mais demain peut-être

Mull of Kintyre, sans doute retrouverez vous en tête cette fameuse et superbe chanson de Paul Mac Cartney ( cherchez sur Youtube, j'adore ...souvenir que même Voulzy un soir de concert au Festival Interceltique de Lorient l'avait joué avec des sonneurs de cornemuse de Kintyre, à tomber par terre …!)

Et puis les paroles, pas banales en ces circonstances (extrait ..) 

Mull of Kintyre, oh mist rolling in from the sea
My desire is always to be here
Oh Mull of Kintyre

How far I travelled and much I have seen
Darkest of moutains with valleys of green
( ...)

(petite traduction rapide)

Mull of Kintyre, oh ses brumes roulant depuis la mer
Mon désir est d'y être toujours
Oh Mull of Kintyre

J'ai voyagé si loin et vu tant de choses
Les plus sombres des montagnes aux vallées de verdure
( …) 

Bien vu, Paulo !

Ce matin les brumes enrhumaient effectivement tout les beaux paysages que j'avais vu avant hier et qui m'avaient extasié.

La majesté du Fair Head noyée dans les tons gris, son sommet quasiment caché par les nuages bas, plus une seule ombre d'un profil de côte écossais , tout juste devine t'on Rathlin Island à quelques milles, tout près, et puis la pluie fine et pénétrante.

 Fair Head dans la brume, à comparer avec sa majesté d'avant-hier .

 
 La petite ville de Ballycastle semble vouloir grimper sur son rocher pour voir plus loin, derrière les brouillards


Ajouter à cela:
  • Du vent d'est tombé depuis de coup de vent hier mais encore soutenu ...
  • Des courants sur la zone, bien évidemment en plein face dans la période mi-journée, et qui montent à plus de 2,5 noeuds, le Mull se fait désirer et on ne le passe comme ça...

Tirer des bords contre vent et courant, car je dois aller vers l'est, sous la pluie et sur un parcours théorique d'une quarantaine de milles, qui feront le double au final.

.. Et ben non merci, je déclare forfait !

Je remets mon chauffage en cabine ( en plus ça caille, ce vent d'est) et je prends une décision = autobus, direction «Giant's Causeway», la Chaussée des Géants, superbe, magnifique, grandiose, ( ya du touriste, mais ça se comprend ..) et puis les falaises, cirques, amphithéâtres de verdure vus l'autre jour en longeant la côte, cette fois-ci dedans, et même dans la brumasse et le crachin … purée que c'est beau !





Photos de la Chaussée des Géants et ses alentours .

Etrange phénomène géologique qui a créé ces colonnes basaltiques




Un travail digne du meilleur tailleur de pierre.

 Les colonnes d'une cathédrale ?

Et ses grandes orgues ?

Le grand amphithéâtre



Mull of Kintyre, passage pour aller à Campbeltown, ce sera demain, j'espère bien qu'il fera un peu meilleur, déjà le vent devrait être d'ouest, c'est mieux vu que les coefs de marée sont à la hausse en principe, donc les courants (...contraires..) aussi par conséquent ...

dimanche 26 juillet 2015

Contrastes

L'Irlande est vraiment une terre de contrastes et surtout sur le plan météo.
Après l'euphorie estivale d'hier, aujourd'hui gros sale temps.
Pas grand chose d'actif à inscrire au tableau, attente bien tranquille à bord dans la petite marina de Ballycastle bien équipée et protégée. Le coup de vent est là avec son train de pluie que je laisse au singulier car il n'a plu qu'une fois ... toute la journée.
Pas chaud, mine de rien, j'ai un gros 14 degrés dans la cabine bien fermée ... j'ai même mis un petit peu de chauffage à certains moments, après tout vu que je suis branché électriquement au ponton, un peu de confort .... on est bien le 26 juillet, rassurez moi ?

Parmi les moments d'occupation, un petit job d'interprète commencé hier soir, le gars du port m'a sollicité à mon arrivée. Deux français à bord d'un First 38 ont un méchant souci de safran de gouvernail qui est sérieusement abîmé et en train de se délaminer - suite à un choc avec un objet à priori - et ne parlant pas anglais, ou l'un d'eux très très peu et l'autre pas du tout - l'organisation d'un plan sécurisé pour rejoindre le port de Coleraine à 20 milles d'ici posait problème, les gens du port ici n'arrivant guère à se comprendre avec eux.
Il va falloir sortir le bateau de l'eau, ici ça n'est pas possible et même  poser le bateau le long d'un quai à marée basse comme on fait souvent en Bretagne n'est pas possible non plus car il y a très peu de marnage, ce qui n'empêche pas d'avoir des courants de marée assez forts malgré tout à quelques milles d'ici dans la zone du chenal qui sépare le nord-est de l'Irlande de l'Ecosse.
Faire les 20 milles pour rejoindre Coleraine avec un safran dont on ne sait pas si il risque de casser ou pas en route représente un gros risque.
Le plan serait à priori de faire route avec un bateau moteur accompagnateur ( un gros semi-rigide bourré de chevaux comme il y en a plein ici) qui les prend en remorque ou à couple en cas de souci de rupture.

En principe je pars demain sur Campbeltown, au sud-Est de la péninsule de Kintyre ( Ecosse ), mais si le besoin d'interprète, le plan n'étant pas encore clairement défini vu qu'on est dimanche, dure un peu, j'aviserai de la suite si je reste ou pas.
Quoi qu'il en soit mon séjour sur l'Ecosse sera court, vu que je dois rejoindre Dublin - et il y a encore un peu de route à faire - pour le 5 ou 6 août, et préparer la route de retour, qui se fera avec ... un équipier de choc !
D'autant que ici là, encore un joli coup de vent prévu d'ici une semaine, bon ça peut évoluer, mais statistiquement ici, un coup de vent prévu même assez longtemps à l'avance a souvent lieu ... donc il faudra trouver une planque d'ici là dans la route vers Dublin.




samedi 25 juillet 2015

Etape émotion

Non, cette fois-ci je n'ai pas réaffronté le Malin ou un de ses cousins. Mais l'émotion était intense, à l'état brut de celles que peut provoquer quelque chose qui tient du choc esthétique. Un peu comme cet autoportrait de Van Gogh, petit tableau que j'avais vu un jour pour la première fois au Musée d'Orsay et qui m'avait fait l'effet émotionnel d'un coup de poing  dans la figure tellement il dégageait d'énergie avec ses coups de pinceaux comme taillés à la serpe, puissants.



Soirée très animée hier à Portrush, un couple de nantais sur un superbe OVNI 495 avec lesquels on se croise sur la même route depuis quelque temps, l'unique ponton étant court, on réaménage tout, ils se mettent en première position, je reviens à couple sur eux, on fait de la place à un voilier irlandais, un autre français qui est dans le secteur et a son bateau ailleurs vient discuter, dans l'équipe des irlandais l'un cherche un Dehler donc vient visiter Nomade … et tout ce petit monde grouillant de ses histoires se retrouve un coup l'un un coup l'autre un coup tous au bar du Yacht Club … puis je me retrouve plus tard seul avec les irlandais, on change de crèmerie et on passe dans un pub tout proche, des générations spontanées, non pas de vagues traîtresses cette fois-ci mais de pintes de Guiness me tombent dans les mains … rentrée tardive, nuit de plomb ... réveil impeccable ... pas belle la vie ?



Fin de matinée je quitte ces joyeuses équipes encore mal réveillées pour faire route sur Ballycastle, à 18 milles, ça ira bien, et puis demain j'ai "gale warning", ça faisait longtemps, donc une bonne vraie marina, avec tout ce qu'il faut pour passer le coup de vent peinard.

Et c'est là que le choc émotionnel me prend au tripes, sous une belle lumière ensoleillée, la côte est d'une beauté majestueuse. C'est dans le secteur de la Chaussée des Géants, que je n'ai pas vue en tant que telle (mais 'irai en bus demain sans doute).

Des falaises de verdure paradent majestueusement devant la mer, ici un cirque joue avec les ombres-lumières, là c'est la gigantesque patte d'un monstre antédiluvien qui m'apparait, un chien assis semble me guetter pour me dire «t'approches surtout pas..», ou n'est-ce pas une sorte de Sphinx protégeant un temple celtique ?  Des tombées verdoyantes s'écroulent entre les rochers.
Il faudrait pouvoir stopper la mer, la mettre à plat, arrêter le bateau et sortir la boite à peinture ... mais j'ai mitraillé, comme un fou !

     Plus j'approche plus c'est beau


 Cirques

   Falaises vertigineuses et leurs contre-forts à la manière des cathédrales

Cirques verdoyants


La patte du monstre ?

Le chien assis, ou une sorte de Sphinx, vous le voyez ? 
(non non, j'ai, rien fumé ..)


Puis à l'approche de Ballycastle, c'est un autre festival, le patchwork des parcelles vertes à flanc de falaise, le rocher du Fair Head, la pointe extrême Nord -Est de l'Irlande avec ses colonnes rocheuses verticales comme des grandes orgues, et puis derrière, dans le bleu de l'estompe du lointain, les sommets écossais, presque à portée de main ...



 Patchwork


Fair Head, Les grandes orgues 

Et l'Ecosse, tout près ...

vendredi 24 juillet 2015

Nomade fait le malin … la suite

Je m'étais préparé à ce que ça soit une navigation assez exigeante.
L'amiral à son époque l'avait bien exprimé, petit extrait souvenir si il le veut bien:
(... Les courants contraires entrent dans la partie. Des « marmites » se forment çà et là. Le bateau est poussé par derrière et freiné par devant. Les voiles claquent violemment entre deux creux. Entre le train de vagues d’ouest s’insinuent des vagues de travers, brusques, vicieuses. Obsession part dans des embardées très violentes, de plus en plus difficiles à contrôler. Si je laisse partir au travers de la vague??!!  je n’ose pas y penser…)
Les conditions que j'ai eues étaient peut-être un cran en dessous, mais j'y ai retrouvé l'ensemble de cette description faite il y a cinq ans et je risquerais de faire une redite...

Les horaires de renverse du courant variaient de plus d'une heure et demie selon les marées de référence fournies, 5 heures avant la pleine mer de Belfast ou 1 heure et demie après celle de Galway, ou même à la référence de Swilly Bay, ça ne correspondait pas.
Je me suis fait un tableau de calcul des heures de chacune, puis les estimations optimistes ou pessimistes de durée de parcours des 48 milles à parcourir depuis Arranmore, et à partir des fourchettes mini et maxi, j'ai opté pour un départ à 5H30 du matin pour assurer le passage dans le maximum de courant dans le bon sens, sinon le passage serait très dur, avec plus de deux noeuds de courant et une mer très dure avec houle croisée contre courant et vent contre courant.

En cas de souci, je me rabattais sur une des nombreuses baies avant le Malin Head et je reprenais le lendemain avec moins d'incertitude sur le temps de route pour être à l'heure.

Dès le début la mer était effectivement bien formée, avec une grosse houle croisée, de celle qui te fait partir dans des surfs avec des pointes à 11 noeuds et demi par l'arrière, puis des vagues de travers qui viennent tenter d'envoyer le bateau au tas.
Quinze à dix-huit noeuds de vent d'ouest donc au trois-quart arrière, allure grand largue mais souvent en limite d'empannage vu comme ça remue et je ne veux pas ajouter de route et avoir à empanner trop souvent car tout seul dans ces conditions ça tient du sport de combat. Un ris dans la grand-voile, génois roulé à la moitié, ça avance bien, jamais en dessous de 7 noeuds et demi, mais je dois barrer en permanence, juste quelques brefs instants la barre confiée à Tom pour descendre pointer à la table à carte en le surveillant comme le lait sur le feu.
Vers 13 heures 30, après plusieurs empannages chauds mais indispensables, j'arrive sur la fameuse zone.
La mer est vraiment abrupte et un peu dans tous les sens, en plus de belles surventes à 25 ou 26 noeuds s'y ajoutent sous quelques gros nuages à grains, je réduis du génois encore un peu et Nomade continuer d'avancer fort, un peu moins déséquilibré.
Il faut être vigilant à la barre, à un moment, une vague traîtresse venue de je ne sais quelle génération spontanée prend Nomade par le côté, juste en quelques secondes d'inattention où je trifouillais mes afficheurs, comme si le Malin avait voulu me faire un croche-pieds, tout juste si je ne l'entendais pas ricaner sur sa falaise.
 
Et là il m'envoie valdinguer bien comme il faut, le palan d'écoute part avec violence de l'autre côté du cockpit en m'envoyant promener, la traîtresse est venue exploser dans le cockpit, en m'arrosant copieusement, allez, on se ressaisit, on remet tout ça en place … Et on reste vigilant à la barre, pas le moment de trifouiller les instruments !

Et puis, comme l'avait vécu et raconté l'amiral, on sent à un moment que ça y est, on est passés, la mer se remet en place, elle s'étale, Nomade glisse souplement à 9 noeuds et demi dans les 2 noeuds et quelques de courant, allez, Tom, à toi le relais maintenant …!
Je regarde derrière moi, en repensant au récit de l'amiral Christophe 
(...Le bateau allonge la foulée, les embardées sont moins violentes. Encore quelques déferlantes, comme si Malin Head levait le poing en m’injuriant, de loin: – tu vas voir si je te rattrape, morveux! ...)
et je crois voir le Malin de son rocher effectivement comme un poing rageur, et … je vous jure que ce n'est pas pour faire un effet d'écriture, j'éclate de rire … on est passés ! 
Restent encore une trentaine de milles mais ce ne sont plus les mêmes, en plus le ciel s'est dégagé, il fait beau, le vent continue à envoyer ses quinze à dix-huit noeuds qui nous font tailler la route rapidement.

La suite ?
Sans doute tout de même un petit tour écossais avant de faire route sur Dublin par étapes pour y être vers le 5 ou 6 août pour préparer la route de retour. Ça me laisse une douzaine de jours …mais weather permitted, ne jamais l'oublier !
Aujourd'hui, incroyable, 28 degrés lus sur un panneau en ville, ciel bleu, touristes en tee-shirt, plus le même monde !
Du vent va revenir, ceci dit, dimanche, restons vigilants... Je viserai une planque écossaise ...

On est passés

Derniers bords de côte avant l'Irlande du Nord

 Nomade à l'unique ponton de Portrush

 Le fond du port


 ( pour l'Amiral ..) Le nouveau Yacht Club
c'était pas comme ça ya 5 ans ?

jeudi 23 juillet 2015

Nomade fait le malin

Nomade et moi avons fait le malin aujourd'hui.
Malin Head, le cap malin, celui qui délimite en quelque sorte les eaux de l'ouest et de l'est au nord de l'Irlande avec les effets de courants et de mers dures qu'on imagine.
J'ai toujours gardé en mémoire le récit de l'Amiral (.... le notre ...pas l'autre ...) qui est peut être une des raisons pour lesquelles notamment je me suis dit que je suivrais sa trace autour de l'Irlande.
.... Je ne vais pas trop la jouer genre "un texte fondateur" .... mais c'est pas si loin.

En quelques mots, car là je suis au bar, évidemment devant une Guiness, mais surtout avec un spot WIFI car je suis en Irlande du Nord, là où la Guiness ne se paie plus 4 euros 20 mais 3 "pounds" sixty cents... Et un peu vidé.
J'ai fait quelques rapides courses alimentaires en arrivant car j'allais finir à l'eau et aux boites de conserves d'ici peu ...

Vite fait ...j'y reviendrai demain, repos , ravitaillement, pleins, etc... Je ne repars que après demain.
82 milles avalés en 11 h et demi grosso modo, ça a turbiné à plus de 7 noeuds de moyenne, navigation superbe, mais physique. Le malin a bien trouvé le moyen de m'envoyer valdinguer une ou deux fois, mais on est passés .... Et une fois passés c'es tplis le même monde, toit comme l'avait écrit l'amiral christophe il y a quelques années ... Et ici à Portrush, cité balnéaire, touristes, salles de jeux électroniques, manèges, soleil, bars et restaux partout, j'ai l'impression d'avoir retrouvé l'été.
Un petit port hyper accueillant, et une petite cité hyper touristique, étonnant.

Et puis pour l'amiral : le Yacht Clib son bar, et la suite, tout a été manifestement refait et inauguré en 2014 ... Je suis tes traces mais je ne marche pas dans tes souvenirs ... Le monde bouge tout le temps, c'est dingue ça !!


mercredi 22 juillet 2015

Un petit tour et puis revient

J'avais repéré ce petit port proche de Arranmore, Burtonport, avec un quai en béton où viennent surtout les pécheurs ainsi que la ronde des deux Ferries qui se croisent pour aller et revenir de Arranmore.
Censé être capable d'accueillir les plaisanciers, et offrant la possibilité de refaire de l'eau et du gasoil, je commence à en avoir besoin, magasin à 1 km, je vais voir ...
Chenal très étroit et bordé de cailloux, hauts fonds un peu partout, une fois arrivé sur place, vue la configuration, guère de moyen autre que se mettre à couple sur un bateau de pêche, brise qui monte, si on se trouve le long quai directement, le guide conseille d'avoir un fender board ( en gros, une planche de protection, les pare battages ne suffiront pas et je vais raper ma coque ...) allez, demi-tour, je reprends mon mouillage et je redéfinis le plan B.

Le plan B avec en sous-titre "et si je passais d'un coup ?"
ça a encore bien soufflé aujourd'hui force 5 à 6, montée à rafales 7 prévues cette nuit, mouillages à venir dans des baies  caillouteuses, on reste là et demain j'attaque une route un peu plus longue  que celle d'hier, 75 milles, vers l'est (ENE d'abord, puis ESE ensuite)... avec du vent d'ouest qui retombe à force 5 en début de matinée puis 4  prévu. Et sans vouloir absolument chercher à faire le malin ( ... message codé ...), calcul des horaires de marée et des renverses de courant pour pouvoir être sur zone au bon moment pour passer dans de bonnes conditions.
Rendez vous demain soir, si je fais toute la route prévue j'aurai quitté la République d'Irlande et que je serai en Irlande du Nord, dans ce cas ma carte 3G irlandaise ne fonctionnera plus, faudra que je trouve un spot WIFI.

Lumières du soir 






mardi 21 juillet 2015

La petite bête qui monte ...

ça fait du bien une belle journée, ensoleillée ( petit crachin du matin, il n'a pas duré ...) , un vent travers puis portant 13 à 15 noeuds, une mer avec une belle houle mais elle aussi par le travers puis trois-quart arrière !
Parti dès l'aube à 5 heures et demie, les 70 milles ont été un vrai plaisir, une douzaine d'heures.
Tom le nouveau pilote a bien fait son boulot mais je crois que j'ai des paramètres à recaler depuis que j'ai le nouveau vérin, mais globalement c'est plutôt bien.
J'ai passé le 55ème parallèle nord. Il me reste encore un peu à monter mais vu le timing et la météo qui fait que comme on dit ici, tout se fait "weather permitting", je ne vais à priori pas monter sur l'Ecosse à moins de tâter Islay tout au plus avant d'entamer la redescente vers Dublin pour y être début août et attaquer la route du retour et être rentré à la maison fin août au plus tard.
Et puis il y a encore de bien jolis coins à voir.

Arrivé ce soir à Arranmore, encore un "sound" coincé entre une île (Aran, mais pas la même que les Iles d'Aran du même nom à l'ouest de Galway) et le continent dans des zones très caillouteuses où il faut bien surveiller sa navigation.
Le patelin sur Aran est comme souvent clairsemé, pas de vrai bourg central, mais tout de même un pub pour y avaler vite fait un copieux hamburger frites avec une Guiness, (et voir un peu de monde car depuis plusieurs jours je suis solitaire pour de bon, je ne vois quasiment personne sur l'eau)  et rentrer au bateau.

Je suis dans les dernières étapes sur la République d'Irlande et je vais bientôt passer en Irlande du nord, d'ici quelques jours.

Une fois passée la côte ouest et nord, en mer d'Irlande côté est, peut-être les conditions de mer et de météo seront elles moins aléatoires ?












lundi 20 juillet 2015

Vous reprendrez bien une petite dépression ?

Ah, l'Irlande, sa Guiness à la pression, et sa météo à la dépression …

Tiens tiens, n'y aurait-il pas une relation de cause à effet, là-dedans ?

A tant tirer sur les machines à pression ( faut voir le matin dans les rues de Galway par exemple, les camions qui viennent reprendre les montagnes de tonneaux de bière pression vide devant les pubs et c'est comme ça tous les jours !) ça serait pas ça qui crée les phénomènes de déséquilibre de la pression atmosphérique dans ce pays des fois ?

Arranmore, ma prochaine destination, est à 70 milles nautiques au nord-est de Broadhaven, ça fait un petit bout, une moitié de traversée Scilly-Irlande, par exemple. Autant que ça soit dans des conditions sympas.

C'était annoncé pour aujourd'hui lundi, du sud-est qui vire sud-ouest force 5 rafales 7, ou force 6 selon les sites, 25 noeuds sur les fichiers grib «bruts», et un petit gale warning to small crafts qui devient presque une habitude, j'ai l'impression qu'on compterait plus facilement les jours sans warning ...

A propos de l'interprétation des fichiers Grib, dixit mon cours de météo d'il y a quelques années (n'est-ce pas Emmanuel des 3 gouttes ?)

Les données Grib issues des ordinateurs des centres météo sont les indications brutes des vents calculés et sont moyennés à 10 mètres d'altitude sur 10 minutes, les conditions réelles sont souvent sous-estimées

11 à 15 noeuds, compter +3 noeuds
16 à 25 noeuds, compter +5 noeuds
30 à 45 noeuds, compter +10 noeuds

D'autant sous-estimés que viennent influer les conditions locales comme les fronts froids, et les reliefs, et ici en matière de relief qui créent des surventes, il y a de quoi !

Et +5 ou +10 ça vous change rapidement la vie à bord !



Au petit matin, la pluie déjà là et le clapot insistant malgré ma baie abritée m'ont incité … à me recoucher. Grasse matinée, suivie d'un copieux petit déj oeuf jambon la totale, lecture. Et puis demain c'est de l'ouest 3 à 4 , pour monter Nord-Est, pas mal, sinon des rafales à 7 «plein cul»ça va rouler dans tous les sens, Tom va souffrir ...bah!



Et puis si j'ai bien retenu mon cours de météo là aussi, chute de pression au baromètre de 3 hpa (hectopascal) en une heure signifie qu'il va se passer quelque chose.

Déjà hier après midi, j'avais 1012 hpa et du beau temps

Ce matin 8H30, 1002, et 9H30 998,5 avec le train des pluies associées au front et ben m'y voilà, il va se passer effectivement quelque chose de sûr et certain: c'est que Nomade va rester tranquille aujourd'hui, et moi donc !

Moins virulente que la dépression de l'autre jour, ça souffle tout de même à 35 noeuds ( on a dit +5 ? même plus ...) en mi-journée dans la baie assez bien abritée des vents de sud , et la tendance n'est pas à mollir avant cette nuit, (correction rajoutée = max 38 pour le moment) alors en pleine mer … sans moi.


L'Irlande, comme mise en application d'une formation météo … ?


La belle goélette irlandaise Spirit of Oysterhaven est venue elle aussi se planquer à Broadhaven