dimanche 30 octobre 2016

La Gomera, une petite dernière ...

Certains me l'avaient tellement conseillé, comme le skipper du catamaran en convoyage
" Ce serait dommage de partir sans passer par La Gomera, ..."

Et puis comme les vents n'étaient pas encore bien rétablis Nord-Est, j'ai donc quitté Santa-Cruz de Tenerife samedi aux alentours de midi pour une destination intermédiaire.
Effectivement, le vent est encore très sud et je suis au près serré, et "ça refuse" comme on dit ...
Milieu d'après-midi, une jolie baie abritée du sud, justement, allez, je vais y jeter l'ancre sur un fond de sable et une eau limpide, à 25 degrés... baignade.
Puis finalement le vent se met à tourner nord-est et du coup je ne suis pas protégé du tout, la houle commence à rentrer et pour moi il va être temps de sortir de là.
Dîner expédié en quatrième vitesse, relevé d'ancre, Nomade danse déjà en tirant dessus.
La nuit tombe, le vent se lève, 20, 23, 26 noeuds, au portant tant que je suis sur le versant sud-est de Tenerife. A cette vitesse je vais arriver en pleine nuit sur La Gomera, allez je ralentis le camion, je préfère arriver au lever du jour.
Arrivé sur la côte sud, ça commence à batifoler, vent instable, puis plus j'approche de la côte sud-ouest et du canal entre les îles, plus je me retrouve avec des vents variants, pétole et moteur puis soudain ça revient en force, du vent arrière je finis par du vent pleine face à tirer des bords en pleine nuit, prendre un second ris, nuit de nombreuses manoeuvres de voiles entrecoupées de demi-sommeils courts.
Quand les premières lueurs du jour commencent à pointer, le spectacle se met en place, et lorsque le soleil est suffisamment levé, il met le feu aux falaises de la Playa de la Guancha, je vais aller y mouiller et finir ma nuit puis prendre un petit déj royal avant de rentrer dans le petit port de San Sebastian de La Gomera. Derrière, le Mont Teide qui pointait déjà dans les premières lueurs surplombe même les nuages et déverse majestueusement ses pentes dans la mer, ce côté de Tenerife impressionnant et magnifique !
C'est vrai qu'il aurait été dommage de manquer ça, ça valait bien une nuit de nav' mouvementée.


 Je vais aller mouiller dans le petit creux là-bas au fond


 Sa Majesté Teide

Un beau mouillage

San Sebastian de La Gomera, petit port et petite ville tranquille et sympa.
A côté de moi, un tout jeune allemand, 23 à 25 ans pas plus, ( les voisins locaux du ponton l'appellent "el chico" comme s'ils ressentaient le besoin d'y ajouter une sorte de tendresse) sur un "minuscule" voilier de 7 mètres auprès duquel mon petit Nomade souvent gringalet dans la cohorte des 12-15 mètres de ce genre de voyage fait figure de gros. Il a fait la route directe jusqu'aux Canaries, et va traverser vers les Antilles depuis ici, puis Panama, et ensuite ... Pacifique ? ("if I can ...") 
Bas sur l'eau, dès qu'il y a de la mer formée, le cockpit se prend beaucoup d'eau, ça ne doit pas être la fête tous les jours.
J'écrivais que le champ des possibles est immense ... 

Bon, là c'est certain, c'est vraiment ma dernière escale canarienne, je pense faire route vers le Cap Vert mardi.

vendredi 28 octobre 2016

Tenerife, la belle



Vous ne connaissez pas Tenerife ?

Alors … allez-y !

C'est beau !

Mardi 25/10, location de voiture avec les Wallisiens. Nous partons par la route des crêtes en direction du mont Teide. Ça monte vite en altitude et la température descend d'autant avec le gradient thermique … 15°, 10° ... on remet vite les petites laines et les pantalons.



Belle forêt de pins, vues en surplombs magnifiques sur la côte nord d'un côté et la côte sud de l'autre, et le Mont Teide, majestueux de ses 3718 mètres si près de la mer.






A l'approche du Teide, les zones de coulées de lave avec parfois des coupes de terrains multicolores décrivent l'histoire des différents types d'éruptions qui ont eu lieu dans le temps, comme des peintures abstraites.






Arrivés au pied du Teide, ( … un petit 8 degrés...) le téléphérique est fermé, il fait moins six là-haut et tout est gelé … ici il pleut par grains épars.( … et il doit faire 20 à 25° tout en bas au port…!)

La route qui continue vers la côte nord en contournant le Teide est magnifique. Champs de laves et paysages désertiques, chaos de roches qu'on imagine bien avoir été crachées de la bouche du géant, monde minéral 





Puis vient cette route époustouflante, vertigineuse de lacets au travers des reliefs impressionnants jusqu'à la côte nord.








Tous ces jours il a fait un temps maussade avec cette dépression au nord de Madère qui nous ramène des vents sud-ouest avec de fortes rafales, des pluies et une mer assez forte, moutonneuse.

Pas un temps à larguer les amarres, personne ne part, personne n'arrive.

Mais à partir de samedi, le système se remet en place avec des vents nord-est … patience !



Dans les abords du port de Santa Cruz et notamment sur la terrasse WIFI, des jeunes en recherche de traversée de l'Atlantique commencent à arriver et à passer de bateau en bateau pour proposer leurs services … disons plutôt à demander si on cherche des équipiers.



Ils sont quatre actuellement sur la zone de la marina à chercher, avec leurs sacs à dos volumineux posés sur la terrasse-WIFI, et à se demander le soir où ils vont aller dormir.

Ça m'a posé question je l'avoue, devant leur détermination… Mais c'est trop loin de mon plan, trop éloigné de mon projet, et puis je n'ai pas préparé Nomade pour de la longue route à plusieurs … D'autres que moi en revanche font preuve de plus grande abnégation … ou générosité ? … ou de je ne sais pas quel moteur de leur décision, tel ce couple sur un Sangria ( !! certains lecteurs ou lectrices sauront ce qu'est un Sangria à côté duquel Nomade faut figure de gros bateau …!!) qui a visiblement décidé de prendre avec eux le premier jeunot qui annonçait assez fièrement ce soir «  ça y est, j'ai trouvé un bateau pour traverser l'Atlantique ... »

Transat à trois sur un Sangria … ?

Certains de ces jeunes candidats sont manifestement totalement débutants et sans expérience, tel celui-ci qui ce soir dans la discussion me demandait ce qu'est une écoute …



Remarquez, j'en ai connu un, en 2007 au Cap Vert, lors de ma première transat comme équipier sur Akela, qui cherchait à traverser en bateau-stop ...qui trouva et apprit l'essentiel … et qui fait actuellement un tour du monde hors du commun sur son voilier de 7,70 mètres ! ( hein ! Cricri ?)

… Le champ des possibles est immense ...et tant mieux !!



Alors bon courage, les jeunes …. désolé de ne pas vous prendre à mon bord, mon rêve est trop difficile à partager ...

Et puis peut-être que Nomade et moi on commence à faire vieux couple ?

Le départ approche, sans doute dimanche ou lundi, et sans doute une semaine sans nouvelles ...
J'hésite encore pour faire mon arrivée et mon entrée administrative au Cap Vert , Sal ou Mindelo ?

mardi 25 octobre 2016

Nouvelle rubrique "La vie à bord en solitaire"

Suite à diverses questions-réponses hors blog ou en discussions de ponton notamment sur l'aspect vie en solitaire, j'ouvre une rubrique "La vie à bord en solitaire" , voir dans les pages accessibles à droite de l'écran.

Même sur les pontons et de la part des gens qui naviguent, il est vrai que la notion de solitaire suscite des questions récurrentes, surtout celle du repos et du sommeil.
Cela suscite aussi  des questionnements de la part de gens qui sont dans la réflexion et l'hésitation à se lancer en solitaire.

Je complèterai selon l'évolution de mon vécu en la matière.

lundi 24 octobre 2016

Tenerife, l'ambiance du départ

Elle est sympathique l'ambiance qui règne dans la marina de Santa Cruz de Tenerife, ainsi que de manière générale dans la ville de Santa Cruz elle-même, bien que n'ayant pas d'attrait particulier dans son architecture d'immeubles des années 60-90. 

 architecture 60-90 banale



 Mais des rues animées d'une bonne ambiance

Le Mercado de Nuestra Senora de Africa est somptueux, poissons, multitude de légumes et fruits comme ces petites mangues guère plus grosses qu'un citron et dont je me régale, et tout ce qu'on peut imaginer en festival de couleurs et d'odeurs, un choix abondant et des prix très raisonnables … de quoi se faire plaisir à l'avitaillement!

Question ballade, le fameux Mont Teide avec ses 3718 mètres, et qui est à priori bien le plus haut sommet espagnol, et le troisième volcan du monde, peut-être atteint jusque vers 3550 mètres par un téléphérique ( avec une bonne longue queue assurée ...) et les derniers mètres jusqu'au sommet demandent une autorisation préalable ... faite deux mois avant ( décidément c'est une habitude espagnole ?) ... Je n'y suis pas allé.

Le Mont Teide ici vu depuis l'arrivée en bateau




Une très grosse majorité de bateaux français se concentre ici avant les départs soit vers le Cap Vert soit directement pour la grande traversée, à tel point que désormais on ne se pose plus trop la question de dire buenos dias ou good morning en croisant quelqu'un, il suffit de dire bonjour et en général on obtient un bonjour sans équivoque.



Couples de retraités, jeunes couples avec enfant partis en année sabbatique, ou bien par exemple ces trois jeunes français dont un skipper pro qui convoient un catamaran tout neuf à sa destination finale des Antilles où il fera sa carrière dans une flotte de location façon appartement flottant.

Ceux là ont un impératif de date de livraison, et ont donc attaqué la traversée directement ces jours-ci depuis Les Canaries C'est encore tôt dans la saison, et il y a une onde tropicale dans les jours à venir au milieu de l'atlantique donc il va falloir l'éviter, heureusement elle devrait s'être essoufflée entre-temps et sur leur cata lourdaud et pataud étalant péniblement en centaine de milles par 24 heures quand Nomade en fait allègrement 130 ou 140, le skipper n'était pas très enjoué, leur contrat ne leur permet pas de flâner à leur guise. D'autant que depuis les Canaries directement, la route est longue.



Un lieu de rendez-vous et de démarrages de discussions est la terrasse derrière la capitainerie, avec ses tables à l'ombre, et seul point où l'on parvient péniblement à accrocher un réseau WIFI poussif, ceci faisant objet de début de conversation couramment.

Une après-midi, la terrasse-WIFI s'était quasiment transformée en atelier informatique, un gars ayant visiblement de bonnes connaissances aidait plusieurs personnes un peu désarmées en informatique à finaliser leurs installations d'accessoires, routeur-réseau, AIS, Iridium ou autres GPS et à débrouiller les mystères et les récalcitrances des versions Windows en matière de connexions de périphériques, quand ça n'est pas un Linux qui leur avait été conseillé pour sa totale immunité aux virus, certes, mais qui peut s'avérer bien trop hermétique dès qu'il faut mettre les mains dedans.

Telle cette petite dame qui dit «on nous a conseillé et installé le PC en Linux mais on n'arrive toujours pas à faire fonctionner l'Iridium ( le téléphone satellite...) autrement qu'en vocal, alors pour recevoir les fichiers météos, c'est embêtant, on va bientôt traverser, tout de même ...»

Dans cette forme de voyage on ne se départit pas comme ça d'un contexte technique, et l'informatique en prend désormais une part importante dans ce qu'elle offre d'outils sécurisants … mais la gestion des problèmes afférents est parfois une toute autre histoire.



Pour le moment, la météo n'est pas fameuse, avec cette dépression sur la zone Portugal-Madère et dont on récupère les effets ici. Temps à grains, périodes de rafales, et les jours qui viennent annoncent des vents plutôt sud-ouest vu qu'on est au sud de cette dépression, houle NNW 3 à 4 mètres sur la route du Cap-Vert avec sans doute une mer du vent SW, mer croisée, vent pas favorable … je vais attendre l'évolution, probablement jusqu'à la fin de semaine, que les vents redeviennent favorables. Peut-être un petit crochet vers l'ouest à La Gomera avant de descendre les 850 milles.


D'ici là, j'ai encore le temps visiter l'île. 




jeudi 20 octobre 2016

Santa Cruz de Tenerife

Les 135 milles qui séparaient Lanzarote de Tenerife ont été avalés en 24 heures dans un vent de travers bien soutenu, jamais inférieur à 20 noeuds pendant la quasi totalité du trajet.

Un peu de trafic nocturne sur la route car deux zones de séparations de trafic ( des rails ...) , l'une partant de Gran Canaria et l'autre de Tenerife canalisent les cargos sur un axe nord-nord-est, mais pas de quoi m'empêcher de bien de me reposer, on est bien loin du trafic du rail d'Ouessant, un peu de surveillance de l'AIS en alarme et  ... dodo, de belles tranches de sommeil, avec un beau clair de lune de la moitié de la nuit jusqu'au lever du jour.
A l'arrivée sur Tenerife au lever du jour, le Mont Teide qui culmine ses 3712 mètres de haut, le second sommet d'Espagne il me semble, pointe au loin dans les brumes matinales derrière les premiers reliefs de l'île.
Arrivée dans la grande baie de Santa Cruz, voiles affalées assez tôt dans un vent qui s'affaisse et une mer qui s'aplatit, moteur en marche (avec la belle hélice qui pousse désormais Nomade avec efficacité), le comité d'accueil est au rendez vous, et quel comité !

Des dauphins, assez nombreux, me font comme une haie d'honneur tout autour, pendant de longues minutes, virevoltant comme à l'habitude, et c'est par un puissant souffle qui se fait entendre tout près que je m'aperçois que j'ai une baleine tout près de moi, son gros dos sombre venu onduler à la surface avant de disparaître, entourée de la bande de dauphins.

Le genre d'arrivée qui laisse des souvenirs !

Petite séquence video "arrachée" dans le contexte de l'arrivée



lundi 17 octobre 2016

L'être à hélice ... Fin

Ça y est, Nomade a été remis à l'eau en début d'après midi ce lundi 17 octobre.
Montage soigné, travail très pro, tarif tout à fait dans la norme, perspective de séjourner sur la zone chantier tout à fait acceptable avec des sanitaires et douches impeccables ... Rien à dire, le chantier Varadero de Marina Rubicon est une adressse à retenir sur cette zone des Canaries.

Petit essai en mer, avec le plaisir de ne plus entendre cogner ni vibrer, un rendement au moteur sur lequel le gain est tout à fait notable, et manifestement j'atteinds le régime max de référence qui voudrait dire que le pas d'un pouce de plus ne génère pas de surcharge au moteur. 
Sous voile, l'effet de trainée qui ralentirait ... demande à être évalué plus longuement mais n'étant pas en régate, ça ne m'a pas paru particulièrement pénalisant dans ce court essai dans du petit temps.
De là à penser que pour ce voyage je vais y trouver au global un vrai gain .... Ça se présente en tout cas plutôt bien.

Je vais rester là un ou deux nuits de plus, ranger, avitailler, nettoyer , avant de reprendre la route.
Le plan à suivre tel que je le vois pour le moment:
Départ mercredi pour Tenerife, toujours sur les Canaries, à 135 milles au sud-ouest, soit grosso modo 24 heures.
Ensuite, peut-être un passage par La Gomera, et puis viendra la route vers le Cap Vert, 850 milles, quelque chose comme une semaine de navigation, comme une répétition générale avant la grznde traversée en décembre.

samedi 15 octobre 2016

Le chasseur de nuages


… Diversion hélicoïdale.


Nomade est toujours à sec sur le «boatyard», mon nouveau ''village''.

Balade à pied jusqu'à la Pointe Sud de l'Ile de Lanzarote puis retour par la Plage de Papagayo.


Dans ce paysage volcanique et aride au possible, on pourrait dire lunaire, jusqu'à la côte, des trouées de plages de sable blond accueillent des eaux quasiment turquoises. 


Au large, pas très loin, tout juste 7 ou 8 milles, les sommets tout autant volcaniques de Fuerteventura, et quelques voiles blanches qui s'y éloignent.

Le vent était au nord-ouest depuis ces derniers jours, bien soutenu et renforcé dans cette zone sud de l'île comme en général dans l'archipel par des accélérations qui sont fréquentes et bien mentionnées sur les guides nautiques. Quand on y arrive par la côte Ouest, le vent se renforce nord-ouest à la pointe sud-ouest, et quand on arrive par la côte Est, il se renforce nord-est à la pointe sud-est.

 
Et entre les deux ? C'est un peu bizarre, des fortes risées, des trous, ça tourne parfois en direction, on mettrait bien un ou deux ris, on voudrait l'enlever dans la minute d'après, mais celle d'encore d'après on est content de l'avoir gardé, on voit certains bateaux, renonçant, qui dès avoir passé la Punta Pechiguera en arrivant par l'ouest pointent vers le port directement au moteur voiles affalées très tôt à l'avance pour finir l'approche, en bouchonnant dans la vague.
Non par quelconque souci de purisme voileux mais plutôt pour ménager mon hélice dans ce méchant clapot et ces vents contrariants, j'avais tiré des bords patiemment lundi à mon arrivée … des bords parfois erratiques.
Avant avant d'entrer c'était plutôt nord-ouest, et arrivé à la place indiquée, vlan une méchante rafale nord-est m'envoie valdinguer de travers dans la panne au moment de mon demi-tour pour me mettre en place. Les marineros du port n'étaient pas de trop pour me prendre les amarres … et c'est là que j'ai senti de plus belle qu'avec une hélice bipale bec de canard bien fatiguée il était temps de gagner en manoeuvrabilité. Allez, une tripale fixe, sans regret.

Sur ma jolie plage de Papagayo, donc, j'hésite à me baigner, plutôt parti pour marcher ce matin.
Le ciel alterne les trouées de soleil entre des nuages qui jouent à se renforcer puis à voiler un peu plus le soleil.

Un homme à priori trentenaire tend l'un de ses bras tatoués vers le ciel, et y pointe ses deux doigts solidement joints, index et majeur, puis il les fait tournoyer vigoureusement dans la direction où le soleil s'est caché derrière les nuages. (Dans le sens des aiguilles d'une montre, ça j'ai bien remarqué).

Il insiste, pendant quelques minutes, fait plusieurs essais de la sorte, puis finit par lancer en regardant sa copine un «basta!» en jetant sa main derrière l'épaule en geste de dépit, et abandonne, comme si quelque chose ne fonctionnait pas.
Puis le voilà qui reprend son tournoiement quelques instants plus tard, avec une belle insistance, le mouvement se fait plus rapide, plus décidé, à la recherche d'un frémissement de quelque chose que j'ignore.
Le mouvement n'est-il pas un peu hélicoïdal, tiens ? Encore une histoire d'hélice, ça doit être obsessionnel.

Vient un moment où l'esquisse d'un sourire apparaît sur son visage, il tournoie ses deux doigts tendus au bout de son bras de plus belle et … mais oui … une légère trouée semble se décider dans la direction des doigts et un timide rayon de soleil commence à percer le nuage récalcitrant.
«Guarda!» dit-il à sa copine avec un sourire cette fois-ci évident de satisfaction, ramenant son bras à la hauteur de l'autre dans un geste d'écartement des mains qui voudrait appuyer un «tu vois!» ou quelque chose comme ça. Il y ajoute des mots manifestement en italien... Faudrait que j'apprenne l'italien, moi ...

Cependant le nuage placide mais facétieux n'a pas dit son dernier mot, le voilà qui remet son voile devant le soleil comme pour ne pas s'avouer vaincu.
La copine allume une clope, il en allume une également, on sent le renoncement. Dire qu'il prend un air dépité tiendrait peut-être de l'interprétation abusive de ma part, mais une chose est sûre, ils reprennent leurs affaires, sac et serviettes.
… Et ils s'en vont …

Quant à moi, je me rallonge sur le sable, la tête et le regard dans les nuages, vu que le soleil ne m'éblouit pas, mais c'était moins une …si ça avait marché j'étais bon pour faire la sieste avec le chapeau sur le nez, à rêver d'hélice, de pas fixe et variable et de réusinage d'embout d'arbre, à chasser les nuages de l'impatience.

Ceci dit, je ne sais pas si je dois mener trop grande satisfaction de cette observation discrète et inattendue, car n'y a-t-il pas ce proverbe chinois (c'est peut-être même de Confucius) qui dit:
«Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt ...»


jeudi 13 octobre 2016

Petit appartement avec vue sur mer


 Petit appartement (coquet..) avec vue sur mer et sur les reliefs de Fuerteventura.
....heu et vue sur la grue de levage ...

Jeudi 13 octobre, sur le terre plein du chantier Varadero Nomade me la joue terrien
Sortie de l'eau, mise à sec sur le terre plein.
Démontage de l'hélice et ... pas remontage tout de suite.
Car il faut passer l'embout d'arbre au tour légèrement pour que l'accouplement conique soit impeccable sinon ... risques de vibrations et on recommencerait tout dans quelque temps ...?
Allez patience !

Donc j'habite désormais un bateau à sec pour les quelques jours à venir, car le week-end arrive ...donc remise à l'eau espérée lundi.
Les gens du chantier ont l'air sérieux, ils m'ont largement conseillé de refaire ce passage de l'embout d'arbre au tour, d'après eux c'est assez classique que les deux pièces ne sont pas parfaitement accouplées...z'ont sans doute raison.

 sortie de l'eau

 bec de canard en position fermée ... fatigué le canard,
 
 en position ouverte ...beaucoup de jeu, donc cognements et vibrations, risque d'usure des paliers ...

et la nouvelle hélice ... plus vraiment la même chose
plus de trainée sous voile, mais plus de manoeuvrabilité
il a fallu sortir l'arbre pour l'envoyer à réusiner, il était très dur à sortir.
 










mercredi 12 octobre 2016

L'être à hélice ... suite.


Marina Rubicon … et ses alentours.
Petite cité ultra touristique, jolies terrasses des innombrables restaurants-bars (on a l'impression qu'il n'y a que ça) qui entourent l'esplanade du port.
Dans quasiment la totalité de ces restau-bar-terrasse qui se donnent un air chic, il y a à partir du soleil couchant une constante, ils ont tous (tous!) leur chanteur ou chanteuse, et ça rajoute en ambiance sonore à l'aspect aseptisé du lieu.
Sur fond de musique play-back, des crooners ou crooneuses d'apparat plantés en milieu de salle déroulent leurs langoureuses roucoulades à la guimauve, des «besââ me muuuchoo» ou autres standards usés avec leur boite à musique pendant que des vieux allemands ou anglais sirotent leur cocktail d'un air ennuyé.

Sur le plan sonore en tout cas, c'est d'un ennui …! Comparé à l'envoûtement par exemple du fado de Carla Sofia, guitare et mandoline, sans micro dans le minuscule restau de Lisbonne, où à la débauche de flamboyances rockeuses du groupe qui enflamma la nuit du 8 octobre à La Graciosa …
C'est plat, raplapla …

J'ai du mal pour le moment à me faire une idée, en tenant compte par exemple des commentaires élogieux du ''Routard'' qui parle de Lanzarote comme d'une beauté incomparable.
Va falloir que j'allonge le pas en dehors de ce lieu aux murs trop blancs.

Sur le plan hélicoïdal, tiens, en parlant d'allonger le pas, c'était tout à fait le sujet, car la question est bien là, puis-je oui ou non allonger le pas … de l'hélice ?
J'ai passé une partie de la journée, entre deux lessives (à la main ...) à parcourir la littérature sur cette technologie sur internet.
J'ai l'impression de commencer à en connaître un tout petit rayon, mais de là à savoir vraiment si je vais y gagner ou y perdre en efficacité en prenant une hélice disponible dans deux jours – ce qui me semblait inespéré, mais avec un pas de 12 pouces au lieu de 11, sinon c'est peut-être 3 semaines d'attente, ça n'est pas un élément facile à inscrire dans la poésie du voyage.
Pas plus long, surcharge moteur ou pas ? Efficacité dans quelles situations ? Gain ? Perte ?

''Oh darling, darling, stand … by me … stand by me … stand by me ….''
Rha, non, pas ça trois semaines, un pas de 12 pouces … allez …je prends ...

Je me suis remis le CD de Carla Sofia … et puis elle a un vague air de Cesaria Evora dans son expression de chant, le fado a des proximités avec les ''saudades'' capverdiennes … ça me fait une préparation mentale pour la suite, parce que les darling-besa me ...!!

Allez, en principe, hélice jeudi, on sort Nomade de l'eau , on installe à suivre, et puis … je ne sais pas encore si je continue sur les Canaries.
Gran Canaria et son usine à touristes de Las Palmas ? Tenant compte ses 300 bateaux du rallye-transat anglaise de l'ARC (une transat de plaisanciers avec toute une assistance, grosse organisation tous les ans) qui partent de là … ce sera blindé, puis vu ce que j'en ai lu sur pas mal de blogs … plutôt éviter.
Tenerife ? La Gomera ? La Palma? Sans doute pas mal, mais c'est pzeut-être un peu trop à l'ouest pour mon timing capverdien à suivre....?
Ou descente au sud sur Fuerteventura, sur la route, puis ensuite direction Cap Vert direct ?

Pas encore décidé.

Le sujet du moment reste : un pas de 12 ça va donner quoi ?

mardi 11 octobre 2016

L'être à hélice ...

Un petit salut vidéo à toutes et tous...

 
En quelques mots résumés du commentaire vidéo :
Lundi 10 octobre, 60ans et deux jours, j'ai quitté La Graciosa qui me laissera un souvenir inoubliable de mon passage de décennie pour faire route sur Lanzarote en la contournant par sa côte Nord.
Du vent généreux, qui ira jusqu'à plus de trente noeuds mais au portant, ça file bien.
Mon hélice dite "bec de canard" ( = une hélice à deux pales qui a la faculté de se refermer quand on est sous voiles, et plutôt orientée compétition régate, avec très peu de trainée donc favorable à la performance sous voiles) a pris beaucoup de jeu depuis le début du voyage, ajouté au tour d'Irlande l'an dernier, donc beaucoup sollicitée et devient bruyante (... trop ...) .
Je vais me poser à Marina Rubicon, au sud de Lanzarote (Canaries) et envisager le nécessaire (sortir Nomade de l'eau) pour anticiper et éventuellement la changer ( on va voir ça avec le chantier local) car sans propulsion moteur, ça pourrait devenir difficile.
Pas de quoi s'alarmer, c'est dans l'ordre des choses dans un voyage comme celui-ci, mais il faut le faire avant d'attaquer les plus grandes enjambées comme celle pour rejoindre le Cap Vert à 850 milles, soit environ une semaine de route.
 
Salutations et bises à toutes et tous...

dimanche 9 octobre 2016

Passage .... réussi !

Finalement, Graciosa fut bien accueillante, même sans le fichu papier d'autorisation jamais arrivé, et le 8 au matin, après avoir quitté le mouillage, j'entre dans Caleta Del Sebo en fête,
Foule, fête, sonos, ambiance comme savent le faire les espagnols en fiesta, ( heuuu, z'étiez au courant pour le 8 octobre ? j'en demandais pas tant, dites donc !! "Dominique, là t'en fais trop !" me disent les wallisiens dejà sur place)
Bon, c'était à l'occasion d'une épreuve de traversée Lanzarote - Graciosa à la nage.
Le soir, après un dîner au restau avec les wallisiens, et même le soufflé de bougies à bord de Wallis grâce au talent culinaire de Christiane et son excellent gâteau , un (excellent également!) groupe de rock qui joue entre autres, un vibrant "So lonely" de Police qui va rappeler des souvenirs à certains, qui il y a 25 ans, étaient venus eux-mêmes jouer du "Police" aux Canaries ( cf commentaire Dan' sur le post précédent)... en somme, les fréros, je vous ai rejoint ''so lonely" mais pas vraiment si seul que ça, avec juste 25 ans de retard ...ya de ces coïncidences, même avec un décalage temporel ...

Petit coucou à tous dans cette vidéo souvenir, "arrachée" à un réseau poussif  (merci de votre indulgence).

Et puis voilà, adieu le quinqua, me voilà sexa .... mais les chiffres, hein ...?


vendredi 7 octobre 2016

De Madère aux Canaries

mercredi 5 octobre

Je quitte Quinta Do Lorde vers 10h10, vent bien établi au travers dans les 20 noeuds dans la baie, puis monte encore un peu, je prends un ris et je réduis le génois d'un petit tiers.

C'est en début d'après-midi, en passant la dernière île des Ilhas Desartas qui la bordent dans son sud-est que Madère me salue une dernière fois en m'envoyant uns sévère rafale de 35 noeuds dégringolée de cette dernière haute falaise, pendant que j'étais à la table à cartes à valider mes waypoints. ''Sors dehors pour faire ta révérence, mon petit bonhomme'', semble me dire la belle Madère … et la révérence je fis … ou plutôt Nomade, surpris par la claque brusque et puissante, départ au lof, couché.

Suivi d'un embrouillamini de vents tournants, on est au près, vent arrière, de travers, ça empanne, c'est le foutoir ça tourne en peu dans tous les sens pendant quelques minutes, puis ça y est... la séance d'adieux est finie...

Appel de Wallis en VHF aperçus brièvement sur l'AIS, ils sont partis de Funchal sans doute en même temps que moi, je les devance de 7 ou 8 milles.


Les premières trente heures de cette route se font dans une mer bien formée ( comme on dit dans le jargon adéquat mais moi je dirais plutôt déformée) et sous une moyenne de 25 à 26 noeuds de vent établis, par le travers, parfois quasiment 30 dans les risées. Deux ris en GV, génois roulé à la moitié, Ben (...Benhur) le windpilot est mis à la contribution et une fois passées les difficultés à le régler et que j'ai bien compris ce qu'il me demandait, pas trop de toile, bordé juste ce qu'il faut, il assurera le travail en brave compagnon jusqu'au bout de la route.

Je n'ai pour ainsi dire pas barré du tout sur les 280 milles à part au début pour sentir le bateau et trouver les réglages.

Ben demande juste un petit réajustement de temps en temps de l'angle au vent de la girouette pour coller au cap de la route, alors dès que je vois que la trace dévie un peu trop sur le traceur, il y a des surventes qui le font encore dévier parfois, je pointe mon nez hors de la cabine, je tire du bon côté du petit cordage mis en place sur la molette pour ajuster l'angle et je rentre dans mon cocon.

Un vrai compagnon, ça !


Dudule, l'hydrogénérateur est de la partie aussi, pour assurer la fourniture électrique en relais des panneaux solaires pendant la nuit.

Je vis beaucoup à l'intérieur, dehors le vent est frais, je dévore ''Le journal d'un corps'' de Daniel Pennac, je me chipote un plat de nouilles en y écrasant vaguement mon tube de sauce tomate, ça c'est le plat réconfort passe-partout, je grignote. Personne à part quelques traces AIS lointaines, un coup de veille radar intermittente, je dors bien, et sur ce plan là, je peux dire que je commence à savoir allonger la foulée aussi. Il y a comme une confiance qui s'installe, Nomade marche bien, mes ''yeux électroniques'' fonctionnent, et en haute mer y'a pas foule.


Camomille du soir, espoir …


Jeudi 6 octobre

à 10H20, soit en 24 heures, j'ai parcouru 135 milles, la moitié du chemin.

J'aime bien ce moment d'équerrage sur une route, pouvoir me dire que j'ai fait la moitié, ce moment du pointage est toujours un petit bonheur.

En milieu de journée, le vent baisse un peu et s'établit au tour de 20 noeuds, 17 à 28 en fin de journée. J'ai gardé les deux ris, c'est plus confortable, et y'a pas le feu ...et Ben aime bien, imperturbable ...

17H30, j'écris ''reste 97 milles'' sur le cahier de bord et je replonge dans mon bouquin.

J'améliore le dîner ( ya comme un temps de latence pour se sentir assez bien et se lancer dans la cuisine dans une navigation remuante) … Lentilles aux petits lardons, top ! Je m'autorise un 'tit coup de rouge.


Tilleul du soir … toujours espoir.

Les nuits sont aussi longues que les jours, il faut donc donner un sens à ces nuits en mer, il faut les conjuguer au présent elles-aussi, ne pas en faire seulement cet espèce d'intermède inconscient de la vie terrienne… j'apprends ça également, comme une envie de tout vivre, chaque instant, à fond.


Vendredi 7 octobre

8H locale, le jour est levé, il me reste 25 milles à faire, je largue les ris et libère tout le génois, la mer s'est bien aplatie, le temps est encore brumeux et je guette les reliefs des Canaries, encore trop loin pour les apercevoir.

13h20, j'ai jeté la pioche dans la jolie petite baie de Playa Francesca, au sud de l'Ile de Graciosa.

L'impression d'être mouillé à l'entrée d'un désert aride où poussent quelques bosquets rabougris, pas de route, un chelin dans le sable, je vais rejoindre le village et ses maisons blanches et plates comme un sentiment d'Afrique pour faire coucou aux Wallis qui ont trouvé une place dans le petit port de Caleta Del Sebo.


Demain saud si je trouve une place dans le port, ce qui n'est pas gagné, je pense rejoindre Lanzarote, pour avoir un pied à terre afin de pousser en arrière d'un bon coup de sandale la décade que je vais laisser derrière moi… on sera le 8 … et je vais attaquer la nouvelle, bien décidé à la conjuguer au présent plus que jamais !!


posté par Dom depuis Graciosa, le 7 octobre 2016

(photos quand j'aurai un vrai réseau)

mardi 4 octobre 2016

Single handler

«Are you also a single handler?» me demande le voisin de ponton anglais ce soir.

Depuis les quelques jours que je suis à Quinta Do Lorde, on avait l'air de se jauger l'un et l'autre, avec cette retenue des solitaires qui rend difficile la connexion à se faire trop rapidement.

J'aurais failli écrire ''le vieil anglais'' mais j'ai l'impression que cette notion de vieillesse n'a plus trop de sens, comme si le temps avait relâché son emprise sur ces vieux routards de la mer.

… Et ça fait un bien fou, ce constat. ( à 5 jours de virer dans la décade sexa ...)

Il a assurément ''quelques'' années de plus que moi, mais peu importe, hein ?



Alors, oui, je lui réponds que yes, je suis bien moi aussi un ''single handler''.

Cette expression, j'en ai fait connaissance l'an dernier déjà en Irlande, quand j'avais usage de dire que j'étais ''lonely sailor'', on m'avait plutôt renvoyé cette expression, on navigue ''single handed'' ou bien on est un ''single handler'' … pour exprimer mieux l'aspect solitaire non pas tant dans la notion de ''solitude'' que dans l'aspect, en collant au plus proche du sens de cette expression anglaise, du ''tu te démerdes tout seul''.

Je l'aime bien finalement cette expression, ça pose mieux les choses, et ça met l'aspect de la solitude à un degré de moindre importance que celle du côté ''démerdes toi'' qui est pour ainsi dire le noeud, le coeur, le moteur, de ce quelque chose bizarre qui nous anime.



Bon, évidemment ça a fini par un verre à son bord, brave voilier anglais de 32 pieds (grosso-modo, un Nomade en taille, ça nous rapproche, et bien plus âgé que Nomade) … un bon coup de rouge (portugais, mais ils en ont des fameux, croyez moi) offert par un anglais à son bord, c'est-y pas beau, ça ?

Zut, j'ai déjà oublié son prénom, je lui redemanderai demain soir à la revanche à bord de Nomade.

Et puis, comment dire, il semble qu'il faut une proximité de vécu pour que la mayonnaise prenne, pour qu'une connexion se fasse, c'est avec un solitaire que la connexion a pu se faire ici dans ce port si (trop?) tranquille.

Mon ''vieux'' solitaire anglais s'est posé ici à Madère récemment et compte y rester pas mal de temps, moyennant quelques aller-retours chez lui en angleterre, puis repartir ensuite, du genre l'an prochain, mais c'est du genre ''ya pas le feu''.

Il a fait sa descente ''single'', papy, depuis l'Angleterre sur Madère, sans escale, un bon 1200 milles en direct théorique, mais ce ne fut pas direct, donc bien plus que 1200 réels, et bien bien au large du Golfe de Gascogne, avec un équipement ma foi assez basique … respect !

Ah, un autre point commun, il a lui aussi un ''Benhur'', enfin un régulateur d'allure WindPilot comme le mien, et nous avons loué tous les deux les qualités de cet engin … merveilleux !



Je découvre des gens, comme ça, d'un genre que je soupçonnais mais sans en avoir réellement rencontrés encore à part mon Bill en Irlande mais là un cran au-dessus, et surtout dans cette dimension des ''single handlers'' … qui ont acquis une capacité à se poser, sans se … poser cent mille questions sur ce qu'on va faire dans la journée, demain, la semaine prochaine … des gens qui semblent avoir acquis une façon de laisser couler le temps un peu comme on laisse le vent faire son boulot sans lui résister… ça m'émeut !



Ce sont ces belles rencontres, même si courtes et sans lendemain, qui me font autant leçon que les expériences de mer en tant que telles …



Départ pour les Canaries, sans doute mercredi dans la matinée, deux jours et quelques (en principe ...) de navigation pour un peu moins de 300 milles, on est bien ici, à Quinta, les gens du port sont d'une amabilité et d'une serviabilité d'un niveau assez étonnant, et Madère est bien belle, mais finalement ça démange … va falloir y aller.


samedi 1 octobre 2016

Madère

Je suis parti le jeudi matin de Porto Santo avec encore de belles rafales qui dégringolaient de la montagne, puis vient un trou dans la baie, le vent baisse sérieusement, puis revient à la charge peu après, avec encore 25 noeuds au portant mais dans une mer houleuse et pas très bien ordonnée, ça roule bord sur bord et dévente le génois qui claque pour montrer qu'il n'aime pas trop ça … 2 ris et un peu de génois enroulé, ça calme, et puis la route n'est pas longue pour rejoindre Madère, une petite trentaine de milles, l'affaire de quelques heures.

Puis ça mollit vers les 18-20 noeuds, je largue le ris, j'envoie tout.

Par contre, le temps est ensoleillé, mais pas moyen d'apercevoir le moindre bout de ces hauts sommets qui devraient pointer, le fond est brouillé, la visibilité pas très longue, et ce n'est qu'à environ 9 milles de la côte Nord de Madère que je l'apercevrai.



Quelques empannages pour me placer correctement et passer la pointe nord-est de Sao Lourenço qu'il vaut mieux bien arrondir assez large pour passer les hauts fonds et modérer les effets de houle… ça remue bien.




 L'arrivée sur Quinta Do Lorde


Le finish se fait au près serré à 20 – 22 noeuds – avec «tout dessus» mais je ne m'attendais pas à cet effet de survente très nord dans la baie de cette côte sud-est. J'ai viré à l'entrée de la baie bord à bord avec un 14 mètres anglais qui a réduit sa grand voile sur enrouleur… et qui ne me prend pas d'un pouce, il n'y a plus de houle, Nomade bien gîté se régale, voilà un joli finish sympathique.



Vu que Funchal est quasi inaccessible, très peu de places, quasiment toujours booké, j'ai opté pour Quinta Do Lorde qui est un petit port où tout est tip-top, jusqu'au gars de port en Zodiac qui vient me chercher bien avant l'entrée après appel radio, et deux gars sont à poste pour me prendre les amarres...

Mmmh … presque trop bien, tout ça, vont pas me faire le coup de «Casse Caisse», eux non plus ?

C'est même un peu chic, trop chic ? jolies petites boutiques, un shipchandler la marina est intégrée dans une espèce de complexe hotelier et appartements ...( un "resort")

Chic ! Qualité irréprochable ...


Et ben non, tenant compte de ma réduction en tant que membre de STW (sail the world) je n'ai jamais payé aussi peu cher depuis … mon départ!

Pour tout dire, 14,50€ par jour pour une semaine.... moins de deux fois moins que «Casse Caisse»



Location de voiture, un petit tour à Funchal vendredi voir la ville et prendre un pot avec les wallisiens ( bateau Wallis) qui ont réussi à y trouver un trou de souris après pas mal d'appels insistants pour réserver.

Et samedi, ballade en montagne, jusqu'en haut du Pico Ruivo, 1862m, le point culminant de Madère.





 Retour par la côte nord et ses reliefs qui tombent à la verticale dans la mer, comme cette falaise ci-dessous qui surplombe à 500 mètres.
Il n'y a que très peu de plages à Madère, parfois quelques petites enserrées entre les roches, avec du sable noir.
Par contre on voit des piscines de mer comme sur la photo ci-dessus.

Je continue de visiter l'île pendant les jours qui viennent, il y a vraiment beaucoup de paysages magnifiques. Il y a aussi beaucoup de touristes, y compris sur les sentiers de randonnées, donc pour la rando en solitaire c'est pas vraiment ça ...
 

J'envisage de partir mardi ou mercredi selon l'évolution météo qui se présente avec toujours du vent nord-est assez modéré, il y a environ 280 milles pour rejoindre Lanzarote, soit grosso-modo 2 jours et demi. Faut dire qu'on est en octobre, et j'aimerais bien être arrivé aux Canaries pour le 8 …. vous voyez pourquoi ? Allez, y'en a qui savent …! (Pour ceux qui ne savent pas, c'est une histoire de balais, y'en a soixante prévus ...)