samedi 29 juillet 2017

L'arrivée



Samedi 22 juillet, 10H30 locales, Nomade franchit la passe de La Teignouse, attendu par les mêmes bateaux des amis que j'avais quittés au même endroit il y a un an.

Que dire de l'émotion qui me traverse dans un tel instant.
Je vous laisse plutôt regarder cette vidéo.


Je tiens à vous remercier du fond du cœur, famille, amis, lecteurs, qui m'avez soutenus par vos messages, par votre présence en pensée que je savais et qui m'a souvent réconforté pendant ce beau mais engageant voyage.

Et puis j'adresse également mes remerciements et un salut chaleureux à tous les navigateurs que j'ai rencontrés :

Christiane et Michel, sur Wallis - Sun Odyssey 36i.
Marie Hélène et Christian, sur Entre-Côtes - Ovni 365
Véronique et François (et leur adorable chienne Hoëdic), sur Genesis - Chattam acier
Patrick, sur Cleo - X402
Raymonde et David, sur Grand Pas - Supermaramu
Michel, sur Flying Chaos - Selection 37
Clémence et Florian, sur Suzon - Melody
Anne-Claire et Guillaume, sur Maracudja - Feeling 365
Marjo et Clem, sur Passmoilcric - Dehler 34
Philippe, sur Alea - Pogo 8.50
Etienne, sur Fradeloma - Dufour 385
Julie et Victor, sur Nantesaleau - Gibsea 9.x
Brigitte et Claude, sur Milmo - Dufour 385
Gilles et Gilles, sur L'Onéo - Dufour 385.
Samuel sur Sirius - Gibsea 770.
Justín "el corsario canariano" sur son Arpège Kalinka, solitaire canarien
Thomas et Carole, équipiers sur divers bateaux
Boris et son petit Sloane (2 ans) sur son Dufour 4800


Et à tous les autres, rencontres d'une heure, d'un soir, bout de route commune ou avec qui nous avons refait le monde sur un bout de ponton, j'en ai sûrement oubliés ...... Merci à vous pour vos chaleureuses présences et à ces belles tranches d'amitiés


Je ferai sans doute un article un peu plus en forme de bilan d'ici quelque temps ... quand j'aurai le temps, car me croirez vous si je vous dis que j'ai des tonnes de choses à faire.

Un dernier mot au sujet du beau projet de Radia que j'ai eu le
plaisir d'avoir comme équipière avec Alexis sur le final de la traversée du Golfe de Gascogne. Un projet qui mérite votre attention ...voire ...

Pour tout savoir, rendez-vous sur son site:




 

vendredi 21 juillet 2017

Un bon Gascogne, puis Sauzon

Partis le 18/07 de Cudillero, nous avons traversé le Golfe de Gascogne entièrement sur le même bord, bâbord amure, dans un vent d'ouest (WSW, puis un peu WNW sur la fin) bien soutenu.
La dernière nuit fut un peu mouvementée, avec un vent qui se renforce à plus de 25 nœuds, beaucoup de nuages sous lesquels ça pousse à plus de 30 nœuds, et une houle qui grossit également jusqu'à 2m à 2m50 par le travers et qui vient exploser de temps en temps dans le cockpit. Je mets les panneaux de fermeture de la descente, on se fait bien mouiller, l'intérieur est humide. Le Gascogne tient à nous laisser des souvenirs.
Alexis et Radia font le quart de 21H à minuit, puis je les laisse dormir et j'enchaîne la suite jusqu'à l'arrivée au matin sur Belle-Ile, c'est ma dernière nuit au large, la dernière nuit du voyage, je veux vivre ces derniers instants à fond jusqu'au bout ... je suis bien servi.
En début de nuit, dans la zone où les fonds remontent de 4000 mètres à 150mètres à l'approche du plateau continental, beaucoup de bateaux de pêche espagnols, donc surveillance et vigilance, et les vagues semblent plus abruptes sur cette zone.
Puis en fin de nuit dans le sud de Belle-Ile, beaucoup de pêcheurs là aussi, et je passe du temps à modifier mon cap pour les éviter.
11 heures le 20/07, on est accrochés au corps mort de l'entrée du port de Sauzon, 270 milles en 48 heures et cette fois-ci j'ai bouclé ma boucle atlantique, avec 10 000 milles au compteur.

Quelques chiffres d'ores et déjà:
- 10 004 milles parcourus
- un voyage de 337 jours
- l'équivalent de 83,45 jours de navigation en temps cumulé, soit 25% du temps total.
- la plus longue étape de 2391 milles en 19,5 jours
 374 heures de moteur.

Tous ces chiffres ont un sens pour ce qu'ils illustrent en matière de préparation. J'y reviendrai prochainement avec un bilan, puisse t-il servir  ceux qui préparent ce genre de voyage;
Globalement, je crois que j'étais bien préparé, tant au niveau du bonhomme que du bateau, et cette préparation est la clé de la réussite, mais je dois dire aussi que je suis assez fier de mon petit Nomade, souvent dans les plus petits du voyage, mais comme je l'ai écrit plusieurs fois ... il a vraiment tout d'un grand !

Samedi 22, Nomade franchira la passe de La Teignouse aux alentours de de 10H, 10H30, pour nous retrouver autour d'un verre à Port Haliguen avec tous les amis.
Nous sommes dans un bel intermède dans la quiétude du joli port de Sauzon où mes deux jeunes équipiers de cette fin de voyage partent en ballade dans l'Ile, à priori ravis de leur première expérience de navigation hauturière, mûrs pour englober cette expérience dans leur projet.
Je vous parlerai prochainement du projet de Radia, un beau projet ... avec le voyage aussi comme élément majeur.

Je vous salue et vous embrasse toutes et tous, amis lecteurs, amies lectrices, contributeurs incontestables de la beauté de ce voyage dans vos soutiens tout au long.



lundi 17 juillet 2017

Cudillero, station des sens

Vent encore à l'Est-Nord-Est, changement de décision, nous laissons Ribadesella à l'Est et nous partons vers l'Ouest à 28 milles de Gijon pour une petite navigation tranquille au portant, destination Cudillero.


L'équipage en plein effort




L'approche de Cudillero. Verdure qui tombe dans la mer, phare perché sur son rocher, puis petite passe d'entrée bordée de cailloux, l'œil vigilant sur le sondeur et la carte ... bon sang que c'est beau !


Petit port de pêche avec 3 petits pontons pour les bateaux locaux et des corps morts pour les mouillages de plaisance en transit, nous trouvons malgré tout un bout de ponton pour y amarrer Nomade, parfait, l'annexe restera dans son sac.




Nous tombons sous le charme de ce ravissant petit bourg perché à flanc de collines, enchassé dans la verdure.

Etroites venelles qui montent en escaliers, points de vue magnifiques, on se régale de cette beauté, rythmée par les cris des mouettes et les quelques allées et venues des bateaux de pêche.







Le guide nautique parle de Cudillero de manière assez laconique sans faire grand cas de cette escale pourtant sublime :
'' Endroit où passer la nuit. Port de pêche actif qui offre quelques pontons pour les yachts locaux, ainsi que des corps-morts tête et cul pour les visiteurs''.
Ça mériterait mieux … mais après tout tant mieux, Cudillero garde ainsi son côté pittoresque à l'écart des grands passages.
Sincèrement, à courte distance de Gijon, une escale à ne pas manquer.
Et en tout cas une bien belle escale finale, que je classe dans les 'top niveau'' du voyage !

De belles ballades à faire aux alentours. Nous y attendons le vent qui va passer à l'ouest mardi 18 juillet pour le départ de la dernière traversée, le Golfe de Gascogne, cap sur Belle-Ile.


270 milles avec une météo qui se présente plutôt bien, route au vent de travers ou portant. Nous devrions arriver sur Belle-Ile jeudi 20.


samedi 15 juillet 2017

Gijon - rebouclage

Nous sommes arrivés à Gijón vendredi 14 juillet après 9 jours de navigation, 1067  milles parcourus, et la première expérience hauturière d'Alexis et son premier millier de milles.
Je reboucle ici ma trace, j'avais fait escale à Gijón le 17 aout 2016 lors de ma descente, et j'ai désormais 9798 milles au compteur, donc bientôt 10 000 à l'arrivée à virer La Teignouse.

Une trentaine d'heures au moteur dans diverses phases de ''pétole'' de cette traversée, et un temps souvent très gris voire bruinasseux ( ...) vers la fin dans le contournement au large de la zone Finesterre.
Petite séquence dauphins dans le trajet pour faire bonne mesure, puis un Cabo Peñas qui n'en finit pas de passer avec la houle et le vent dans le nez.

Une belle prise de pêche, la plus belle de tout mon voyage, avec encore une bonite, mais de très beau calibre cette fois-ci, disons un petit thon qui fait bien ses 5 à 6 kilos.
On n'a pas fini de manger du steak de thon ...

A suivre, un petit trajet d'une trentaine de milles jusqu'à Ribadesella, pour amariner Radia qui est venue nous rejoindre, puis départ vraisemblablement le 18 avec une assez bonne fenêtre météo pour faire route en direction de Belle-Ile que nous devrions rejoindre le 20.

Nous y sommes presque !!

 Alexis à la barre dans la grosse houle
C'est vrai que c'est pas mal, finalement, d'avoir un équipier


Un nouveau pare-battage ?


 En tout cas une belle prise, grâce à la ligne ''de pro'' de l'ami André, pêcheur brestois ...




mardi 11 juillet 2017

Açores- finalement Gijon - J+6

La décision a été prise dans la journée d'hier après analyse de la
tendance météo pour la remontée finale sur la Bretagne.
Aller à La Corogne ne posait pas de problème mais en ressortir ensuite
avec tout dans le nez nous promettait un Gascogne galère.

Finalement nous continuons de contourner la pointe Finisterre espagnole
bien au large et allons rejoindre Gijon d'où le redépart avec notre
nouvelle équipière sera plus confortable.
Empannage au SE dans la nuit prochaine.

Belle houle à nouveau par l'arrière, avec du vent arrière aussi, et des
jolis surfs dans la nuit dernière avec une pointe à 10 noeuds enregistrée
au speedo.
135 milles parcourus sur les dernières 24H, ça marche bien ...

Nous serons à Gijon le 14 en matinée normalement.

lundi 10 juillet 2017

Açores-La Corogne – J+5

Position Nomade le 10/07 à 10HTU : 43° 13.8N 15° 46.1W
Distance parcourue : 600NM
Distance restante : 330NM

7/07 : journée qui finit en pétole, après un court envoi de spi, moteur.

8/07 : le bal commence à 5H30 du matin, et pour Alexis qui est de quart,
c'est un peu le baptême du feu. Le mer grossira jusqu'à 2m50 de houle, et
le vent monte à 25 à 28 nœuds et nous envoie des surventes sous les
nombreux nuages à grains, maxi enregistré à 37 nœuds.
On prend un ris, puis vite un deuxième, on roule du génois, on met les
harnais et on croche les longes aux cadènes et aux lignes de vie dès qu'on
sort de cabine.
Nous faisons des quarts de 3 heures chacun, et nous barrons également en
manuel, car la mer est un peu désordonnée et au pilote ou au régulateur,
ça travaille difficilement.
Les nuages à grain se succèdent et nous chahutent.

9/07 : le même régime continue, avec le vent qui est monté Nord, et nous
faisons une route Nord-Est assez serrée pour monter au-dessus de la
latitude de La Corogne avant de bifurquer à l'Est.
Au près serré et la houle de travers, ça arrose pas mal, il fait pas
chaud, on est content de finir son quart de d'aller rejoindre sa couchette
… manger, et donc cuisiner, devient un challenge … voilà, fiston, un bon
aperçu et une bonne première expérience de la vie en haute mer.

10/07 : dans une belle nuit au clair de lune, le ciel se dégage, le vent
devient régulier et adonne sur le NW, la mer se range en ordre un peu plus
sympathique. Nuit fraîche, tenue bien chaude, bonnet, mais le quart de
nuit est un régal de beauté et de quiétude.
6 heures, fin de mon quart, le soleil se lève et incendie le ciel dans le
cap de Nomade, et la lune de l'autre côté du ciel, derrière Nomade,
s'attarde au dessus de l'horizon ouest, elle reste encore un peu pour
admirer elle aussi le spectacle du monde qui se remet à l'endroit.
Le soleil et la lune font des quarts, eux aussi, tiens, pour veiller à la
bonne marche du monde ...
8 heures du mat' , ma pâte à pain dort encore un peu, Alexis aussi qui a
laissé passer sa prise de quart, bah, grand soleil, Nomade, ris largués,
pleine toile au travers sous 18 nœuds de vent NW file à 6 nœuds et demie
et sous pilote … on va les laisser dormir tous les deux.
Ce soir on pique cap à l'Est, on sera au portant.

Arrivée à la Corogne estimée le 13/07 le matin.

vendredi 7 juillet 2017

Açores-La Corogne – J+2

Position Nomade le 7/07 à 10HTU : 40°46.12N 23°24.39W
Distance parcourue : 220NM
Distance restante : 705NM

Partis le 5/07 à 10HTU dans un petit vent de 12 nœuds NNW, la mer est
faiblement agitée d'une petite houle NW d'à peine un mètre. Nuit calme
sous le même régime 12 à 14 nœuds au bon plein, nous dormons notre pleine
nuit chacun dans sa cabine, veillés par l'AIS et mes sens désormais
toujours un peu en éveil. Alexis s'amarine dans des conditions
tranquilles.

Le 6/07 journée gastronomie. Au matin, une belle prise de pêche, une
bonite (un petit thon) de beau calibre, grâce à la ligne que m'a
confectionnée à Horta l'ami André, équipier de Michel, Brestois tous deux,
et pêcheur professionnel de surcroît … merci André, une ligne de pro, ça
marche !!
Une moitié du bestiau le midi, succulent pavé grillé juste ce qu'il faut à
cœur, fondant, avec pommes vapeurs
l'autre moitié détaillée en cubes marinés crus au jus de citron – huile
d'olive – ail
au dîner avec des toasts grillés de fromage de chèvre des Açores … un
régal aussi !

Nous continuons notre cap plus NE que la route directe pour le moment. Le
vent est descendu plus NW par le travers mais mollit dans la nuit, et la
journée du 7/07 s'annonce un peu molle, mais nous avançons peinards à 4 à
5 nœuds malgré tout, et le temps coule tranquillement, c'est bien
agréable.
Le vent reviendra en principe samedi 8 avec une bonne vingtaine de nœuds
prévus mais portant WSW et de la houle plus forte (2m à 2,5m) mais
portante elle aussi … ça pourrait être sympa …peut-être de quoi surfer un
peu qui sait ?

Ben c'est pas mal, tout ça … !

mercredi 5 juillet 2017

Cap sur la Corogne

Avec Alexis nous quittons Angra Do Heroismo ce mercredi matin à 10H direction La Corogne sous une météo assez agréable, bien ensoleillée et un vent de 12 à 13 nœuds NNW.

Cette fois-ci ça y est, je laisse les îles derrière moi, après les avoir sillonnées pendant 10 mois. Prochain arrêt sur notre bon vieux continent.

dimanche 2 juillet 2017

Angra et les Sanjoaninas


Angra de Heroismo restera une escale inoubliable, non seulement parce que c'est la dernière avant de retrouver le continent, mais aussi par son charme, et par cette folle ambiance de fête de la Sao Joao, les Sanjoaninas.
... Et quand ils font la fête, ici, ils ne la font pas à moitié ...
Quand on prend la mesure de ce qui s'enchaîne pendant 10 jours sans discontinuer, on se dit quelque chose comme "cette ville est folle ... ".

Cette ville est belle:










Cette ville est folle:
Les Sanjoaninas, ce sont 10 jours de fête ininterrompue, cette année du 22 juin au 2 juillet.

Déambuler dans les rues, aller déguster, par exemple, des lapas grelhadas, petits coquillages grillés que je trouve à traduire par ''patelles'', très assaisonnés - qu'on trouve un peu partout dans les bar-restaus improvisés dans les rues par exemple, avec un verre de "vinho verde" , variété portugaise de vin blanc un peu pétillant ( plutôt perlant) vif et nerveux, ou bien un vinho branco plus local comme un "terras de lava" venu de Pico par exemple ?





Le soir c'est la foule dans les rues aux décors lumineux






Vasco De Gama - baby-sitting

Et  puis l'ambiance qui n'en finit pas, tous les soirs, entre les concerts des philarmonies, bœuf improvisé dans la rue à la table d'un bar.
Il y a même ces "tauradas a corda", où le taureau est lâché dans les rues mais contrôlé par une corde tenue par de solides gaillards ... mais j'ai loupé cette partie là.
Et puis surtout les concerts rock qui commencent aux environs de minuit et demi , finissent à 2 heures du matin, suivis de musique en sono jusqu'à 5 heures du matin, J'y ai eu droit trois nuits de suite, le ponton de Nomade à quelques pas de la scène ...sans boules Quiès ... même pas peur !!!
Et puis de toute manière j'ai un équipier qui arrive, je vais pouvoir dormir ... !!

Ambiance musicale en video

La fête est finie ce dimanche soir, les autos reprennent leurs places dans les rues, on démonte déjà les matériels des sonos.

La route retour: Premiers calculs de routage météo pour un départ mercredi matin si la tendance reste bonne, l'anti-cyclone semble bien établi, mais méfiance des effets dépressionnaires vers le Cap Finisterre ( la pointe NW espagnole au niveau de la Corogne) où ça bastonne parfois méchamment ... Plan B remonter un peu, contourner puis faire escale à Gijón pour récupérer ma deuxième équipière pour la trajet final du golfe de Gascogne... ?
On verra bien ...
Pour l'instant, on prévoit route un peu Nord au près d'abord, puis Est ensuite ... pour une perspective d'arrivée à La Corogne le 13 juillet, 7 jours et demi de route pour 880 milles en orthodromie et 950 en réel parcouru d'après ce premier calcul.






... A suivre