mardi 30 août 2016

Muros nocturne

30 août 2016 – Port de Muros - Espagne



A chaque fois c'est un peu pareil, cet espèce de petit pincement au coeur quand la nuit s'avance et que je m'apprête à rejoindre mon cocon-cabine pour me coucher afin de repartir frais et dispo au petit matin vers une autre destination.

Comme si ce départ venait briser une sorte de reprise d'habitudes mêmes si celles-ci s'étaient reconstruites pour les quelques heures d'une escale.

Comme si nous avions, vraiment, nous les humains, besoin de racines et que même déracinés nous nous en construisons de nouvelles en très peu de temps ?

Ne sommes nous pas, en somme, d'une nature assez végétale, comparés par exemple à ces oiseaux marins qui font mon admiration en pleine mer. Cette façon élégante et sereine de virer l'aile sous le vent , comme insouciants à l'état de la mer et du vent que moi par contre je scrute avec une attention vigilante… est-ce cela la liberté ?

Je les en envie parfois, je vous assure.
Ce voyage solitaire contient assurément une dimension de démolition des habitudes ... faut s'y faire ...faut que l'être socio-habitué trouve ses nouvelles marques.



Après avoir déambulé dans les rues à arcades le long des quais et dans les étroites ruelles arrières, j'ai marché le long du quai des pêcheurs à la nuit tombée. Dans ces moments nocturnes les quais prennent une dimension plus fascinante, plus énigmatique, avec les projecteurs de ponts des chalutiers illuminant les enchevêtrements de filets, de cordages, de flotteurs, puis ces inquiétants chaluts, énormes bobines destinées à charrier ces immenses filets … ce mélange d'odeur et d'imagerie unique, qu'elle soit de Concarneau ou de Muros, la même, hors toute frontière, l'odeur et l'imagerie du monde de la grande pêche. Quelle vie ont les gars qui font ce boulot là ? Parfois je me dis que j'aimerais aller avec eux une fois , pour comprendre.

Un patron à la passerelle a l'air penché avec attention sur une lecture importante. Il est entouré de multiples écrans parmi lesquels je devine une cartographie de la baie locale sur l'un, les cercles concentriques de l'écran radar sur un autre, puis sur les autres je ne sais pas, mais cet équipement d'écrans numériques multiples me fait penser à ces salles d'ordinateurs que j'ai côtoyées dans mon métier.

La différence ici est que l'administrateur de cette salle informatique a bien des choses à s'occuper autres que ces seuls écrans.

Un sacré métier !



Bon je rentre, demain j'ai un peu de route.

Il y a un rythme à trouver dans cette vie marine solitaire qui s'installe … un peu comme dans un impro musicale, entre clavier, percus, cordes, mondes différents qui vont finir par se comprendre et se mettre en phase … je m'installe, petit à petit, je voudrais fusionner, mais trop vite car je ne ferais que fondre …

Prends ton temps, Dom, prends ton temps … ça vient … écoutes tout ça comme le vent qui vient …

Bises nocturnes

De Corme à Muros

La nuit au mouillage à Corme malgré la fête fut excellente. Après avoir déambulé et baguenaudé parmi cette foule joyeuse, je suis retourné me coucher, le bruit étant bien étouffé dans la cabine.

Reparti au petit matin, j'ai fait une escale à Camariñas, petit port de pêche et deux pontons pour la plaisance. Pas grand chose à dire, tranquille, pas beaucoup de vent dans la descente.
Le lendemain par contre, donc lundi 29, du vent arrière qui donne bien, dans les quinze noeuds, parfois vingt à vingt-deux.
Sous spi, avec une mer peu agitée, c'est agréable et je passe plus de trois heures et demie dans ces conditions de voile idylliques.
Passage du fameux Cabo  Finisterre puis affalage du spi pour passer vent de travers et ensuite plusieurs bords de près serré pour entrer dans la jolie Ria de Muros.
Arrivé au fond de la Ria, je retrouve Michel et Christiane sur leur Wallis, avec qui j'avais passé la soirée à La Corogne, ils sont au mouillage ici depuis deux jours dans cette très jolie baie. Ils font grosso modo le même périple que moi, avec l'hypothèse de traversée vers la Guyanne ... hypothèse qui demande réflexion.
On n'a pas fini de se revoir.

Je vais rester la journée de mardi à Muros, c'est vraiment joli.
Et puis un mot sur l'accueil à Muros. Sans doute un des plus sympas que j'aie vu depuis longtemps.

Outre le coup de main classique pour l'amarrage, l'homme de la capitainerie me montre l'équipement d'accueil. Petite salle de bain "comme à la maison", petit salon canapé pour le Wifi, petite cour ombragée derrière la laverie, avec des tables et chaises si on veut venir passer un moment tranquille ...  

Il faut que je m'occupe de traiter le dépôt de demande d'autorisation pour aller mouiller aux îles de Cies, qui est une zone protégée avec entrée sous conditions.

 Cette église de Muxia au bout de son rocher à la sortie de la ria de Camariñas, étonnante impression ...
 On passe le Cap Finisterre
 Cap Finisterre
 Sous spi 
 La Ria de Muros, c'est là-bas derrière

 Nomade tire des bords au près dans l'entrée de la ria.
(Video en basse def , transformation à partir du haute def de la GoPro, en gardant le 16:9, faut que je travaille le sujet pour trouver la bonne formule)

 Muros

  Dans la lumière du matin



Et si vous cherchez une place de port ...!

dimanche 28 août 2016

Mouillage a Corme, presque tranquille

Des processionnaires en soutane et cagoule blanche pointue à la manière de Ku Klux Klan marchent en cadence en portant à l'épaule la sainte relique, une cuvette de WC agrémentée d'un fût de bière sous des applaudissement ou de bruyants encouragements après chaque halte devant un bar pendant qu'un Jésus Christ déambule à grand gestes avec une canette de bière à la main.
Diablesses cornues mignonnes hautes comme trois pommes en jolies robes roses, Cromagnon tapant son gourdin sur sa poitrine ou sur les objets à sa portée, Centurion, Jules César, majorettes en tutus barbus et poilus, Marianne en liberté guidant le peuple avec son bonnet phrygien rouge faisant tournoyer un drapeau tricolore, si-si, bleu blanc rouge, accompagnée d'autres jeunes filles criant de temps en temps des «viva la republica», groupes d'enfants, d'ados ou d'adultes chantant, rues grouillantes, bars débordants … débordés.

Mais reprenons …
Parti le matin de la Corogne, poursuivant mon chemin le long de la Galice, j'ai opté pour un arrêt dans le fond de la petite ria de Corme, petite ville tranquille avec un tout petit port de pêche derrière sa jetée, et un joli coin de mouillage.
Arrivée paisible, je jette l'ancre derrière quelques parcs d'aquaculture, il y a deux autres voiliers au mouillage, c'est tout... Tranquille peinard, dîner, repos.
Au départ j'envisageais de rester à bord tranquillement, histoire de continuer ma route au matin.
Puis soudain, des bruits d'explosion, ou plutôt comme des prémices de feu d'artifices bien qu'il ne fasse pas encore noir.
La musique se propage dans la baie, ponctuée de bruyants coups de klaxon de fins de manège.
Allez, finalement je gonfle l'annexe et je descends à terre et je découvre … Le Carnaval de verano ( carnaval d'été), toute la petite ville est en fête … alors qu'est-ce qu'il me reste à faire ?
Aller dormir ? Ou déambuler ?
J'ai pris soin d'allumer mon feu de mouillage et de partir avec une lampe frontale … on ne sait jamais ?






vendredi 26 août 2016

Relâche à la Corogne

Elle est bien sympa, la petite marina Nautico tout près du centre ville.
J'y ai fait la connaissance d'un nantais, Philippe, sur un Pogo 8,50 basé à Arzal et revenant des Açores, accompagné par deux jeunes équipiers, une jeune femme, Anne qui faisait sa première grande navigation, et un étudiant qui prépare un doctorat en astro-physique ... Philippe est un habitué de cette route et connaît bien La Corogne.
Grâce à lui j'ai pu en découvrir et apprécier certains aspects bien sympathiques ... mais quelque chose me dit de ne pas en dire trop sur les bonnes adresses de l'ami Philippe... qui est reparti quand à lui pour remonter le golfe de Gascogne et rentrer à Arzal accompagné de son jeune équipier astro-physicien.

Ce vendredi, journée  à St Jacques de Compostelle par le train.
Je ne vous fais par une description extensive, des pèlerins-pèlerins, des vrais de vrais, des pèlerins-touristes, pas tout à fait vrais, des touristes-touristes, les ors du coeur de la cathédrale, la queue pour visiter la tombe de St Jacques ( j'ai pas fait ...) ...

Des musiciens de rues en divers genres, dont plusieurs qui faisaient des interprétations du thème du Canon de Pachelbel ... allez savoir pourquoi ?
Et j'ai retenu par contre 2 musiciens:
- un homme assez âgé qui jouait du hammer (ou hammerred) dulcimer.
Tapez ça dans un moteur de recherche, vous verrez ce que c'est.
Ainsi qu'un duo de hang - ou hang drum - tapez aussi dans un moteur de recherche, cet instrument inventé par des suisses vers 2000 a un son absolument étonnant, et le duo était avec un didgeridoo, (cherchez aussi) cet espèce de grand cor en bois issu originellement des peuples aborigènes d'australie.
Le duo était assez surprenant.
J'ai surtout retenu le hammer dulcimer, en tout cas ça a un très beau son, qui m'a fait penser à Daniel mon violoncelliste de frangin (Cellodan) lorsqu'il a fait un duo avec une certaine Greta, la petite lituanienne et sa harpe ... le hammer dulcimer a un son très brillant là aussi, avec ces cordes frappées par les petits marteaux tenus à la main.


J'en ai mis un extrait ici (il vendait un petit CD) et tant qu'à faire, accompagné de quelques images ... pour faire le lien.
Et en plus, tout de même, le morceau de 
ce musicien qui se nomme Anton Guillen, est titré:
"Azul como el mar" (bleu comme la mer)
Comment pouvais-je louper ça ?



Demain je quitte La Corogne et ce commence à descendre vers le Portugal en prenant mon temps.






mercredi 24 août 2016

La Corogne

Au départ de Viveiro le matin, très peu de vent, trop peu pour faire route, donc moteur, et j'ai pu raser un peu la côte galicienne. Bon sang, c'est joli.
Le temps était un peu voilé, ciel couvert, un peu dommage pour les photos, mais pour les yeux ... top !


Toutes ces entrées de rias ... on aimerait pénétrer dans chacune d'entre elles





Puis, passé le Cap Ortegal, ça a changé, le ciel déjà couvert s'est chargé de pluies qui ont apporté avec elles du vent !
Heureusement, portant, mais jusqu'à 30 parfois 35 noeuds, au plein vent arrière, Nomade sous pleine voilure en ciseaux se met à débouler à 8 noeuds, quelques surfs à 9 noeuds, mer pas trop formée, c'est grisant et ça passe impeccable.
En fin de journée, le soleil revient, le vent baisse pour me laisser entrer dans la petite Marina Club Nautico qui jouxte la grande marina principale, et qui est plus proche du centre ville, conseil avisé de mon ami dehleriste Jean-Yves ( merci du tuyau, Jean-Yves).


     Un monstre sort du port de La Coruña


La Tour d'Hercules, qui marque l'entrée de la Corogne, dans la brume du soir.

Là je suis en place, passer le Cap Finisterre, profiter j'espère des mouillages dans les rias et descendre tranquillement vers le Portugal.

Ah, tiens, ça y est, marinetraffic.com m'a retrouvé, avec ma trace du jour ...

mardi 23 août 2016

La Galice, une autre celtie

J'ai quitté Ribadeo ce lundi matin, puis continué de tirer des bords vers l'ouest, mais j'arrive bientôt au bout ... de ce vent debout.
Cette fois, je suis bien en Galice, cette espèce de "Bretagne Espagnole".
La côte très rocheuse a des airs de Bretagne, voire - avec ses reliefs parfois importants, quelque chose qui me rappelle l'Irlande, tiens ! Si, si !!
Une autre Celtie, quoi, puisque la Galice a cette racine également - et ça semble se vérifier - déjà à Ribadeo, par les deux soirs de suite en ville, au même coin de rue, un sonneur de cornemuse galicienne en costume était là, imperturbable. ( et infatigable ...! je ne sais pas si tout le monde appréciait)
La cornemuse galicienne - enfin je dis ça je n'y connais pas grand chose - a un bourdon (on l'appelle bien comme ça ?) la note permanente qui sort du tube du haut, monotonale, sur un seul tube donc une seule note de basse. ça lui confère un aspect "brut" voire "rude" là où la cornemeuse  classique comme en bretagne émet il me semble un accord de basse de trois notes.
ça fait une grosse différence ... surtout quand l'instrument est eul à jouer alors que dans un "bagad breton" un "pipe band écossais ou irlandais" ou un "je sais quoi galicien", en général ça vous pénètre puissamment.

Viveiro est une petite ville à priori - vu de la marina - pas fondamentalement attrayante mais sa petite marina est bien protégée au fond de la ria, et la ria est assez jolie.
J'avoue que j'aurais pu prendre un mouillage sauvage, puis l'idée d'aller refaire quelques courses et me faire un dîner copieux - relativement à l'ordinaire - m'a séduit ... allez, un ponton...

Demain mardi soir, en principe j'espère arriver à La Corogne qui n'est plus très loin.
C'est comme une marque de passage dans le parcours.
Le début de la descente vers le Sud.
Mais je ne suis pas en retard, et j'ai de quoi flâner pour être vers le 15 septembre à Lisbonne pour y accueillir Marie-Claire et Clémence.

La carte du blog est à jour avec ma vraie trace.



dimanche 21 août 2016

Badauds de plaisance

Parti samedi aux aurores de Gijon, j'envisageais Ribadeo mais j'ai décroché avant.
Vent toujours Ouest avec route Ouest, allez, un grand bord vers le large avant de repiquer vers la côte. Puis le vent est monté vers 20 à 25 noeuds établis, avec une assez forte houle résiduelle de la dépression passée ces jours-ci sur le Golfe de Gascogne.
Voiles réduites, secoué, puis hé dis donc … c'est loin Ribadeo, arriver à la nuit, grosse houle entrante, cailloux alentours, … .
Décision, ce sera Luarca, une petite ville de pêcheurs, où j'arrive en fin de journée.
Luarca n'offre que des corps morts derrière la jetée sinon aucune place pour la plaisance.
Faut dire que sur la côte nord espagnole, avec des vents et une forte houle de NW, à part les marinas protégées, les petits ports mignons, c'est un peu cow-boy.
… Ce le fut un peu.
Et puis une fois passé bien aligné entre les déferlantes qui s'écrasent sur les jetées de chaque côté, ça bouge encore pas mal, et les instructions nautiques disent qu'il faut s'amarrer avant et arrière , donc séquence sportive en solo, et s'il n'y a pas ou guère de bateaux de plaisance à Luarca, il y avait pas mal de badauds ( des badauds de plaisance ?) pour qui j'ai fait un peu l'attraction de la fin d'après midi.
Contrairement à l'Irlande ( ah, l'Irlande), les bouées de corps morts n'ont pas de «queue de mickey» ( voir historique irlande 2015) pourtant si pratique donc vent, clapot, solo, … et hop ressaies encore une fois …
Une fois l'avant amarré, gonfler l'annexe – j'en vois un sur le quai qui me regarde intensément en faisant des commentaires à sa dame – et … eh mais c'est vachement loin le quai pour accrocher l'arrière.
Je tente une diversion, une petite bière bien méritée, je donne l'air de prendre mon temps, vont peut-être se fatiguer ?

Je sors mon grand câblot de 80 mètres, que je déroule dans l'annexe après l'avoir démêlé (...) et pour qu'elle suive mon périple de rameur en se déroulant sans encombres.
Je rame … enfin plutôt je me rince copieusement – fichu clapot – Nomade remue dans tous les sens – non mais je vais rester la nuit là moi ?
J'arrive – enfin - près du quai …. encore à 3 mètres plus haut que l'eau … et l'échelle est encore loin.
Une bonne âme parmi les badauds – ou une âme sensible à mon chemin de croix  - approche, je lui lance le câblot enroulé, là c'est la vraie séquence cow-boy, car le lasso est lourd, le destrier du cow-boy (c'est moi) remue dans tous les sens et il faudrait que je soie debout pour bien lancé, mais là je vais à coup sûr me casser la ...loupé une fois – loupé deux fois – ne riez pas s'iou plaît – troisième ouf … le brave ibère fait un noeud comme il peut et où il peut car les bites sont encore loin (heuu, non, pas de commentaires svp.)

Et je continue ma route-rinçage à la rame jusqu'à l'échelle, marches métalliques rouillées, le clapot fait faire des embardées de presque un mètre à l'annexe, un pied glisse, marche rouillée, pied mouillé, et la jambe aussi..
Enfin bon, tant d'efforts furent récompensés par un Nomade solidement accroché, et ça valait mieux parce que – bon sang – ce que ça a remué, toute la nuit; (m'enfin j'ai bien dormi)

Récompensé aussi, et ça c'est toujours le top, par une discussion avec un autre local qui avait envie de parler et de combler sa curiosité en me gratifiant ponctuellement de «hablas muy bien espanol», puis qui m'a présenté à sa femme, à son fils, à un autre homme qui semblait être un type un peu important du port (mais ça n'a rien changé à mon sort) …

Et puis c'était la fiesta à Luarca ce soir, du monde partout, ça chantait – on dit que chanter ça libère – et bien je confirme que l'ibère chante, et plutôt pas mal !!
Je me suis fait – port de pêche espagnol tout de même – un pulpo à la plancha – et je suis rentré dormir dans mon shaker.

Ce dimanche soir, je suis à Ribadeo – belle marina – mais c'est pas pareil – par contre il paraît que le village est très sympa, je pense que je vais rester 2 nuits.

A part ça, j'ai commencé à faire des images avec la GoPro ( merci les enfants!) mais pas encore de quoi publier … ça viendra.

Et puis AIS, ah yes, marinetraffic m'a quitté à Santander, rien à faire, par contre vesselfinder me voit très bien à Ribadeo, (chercher sur mon MMSI 227345730)

Petit à petit j'approche de La Corogne, après c'est descente au sud vers Lisbonne via les rias galiciennes , et si les vents restent plutôt nord, voire Nord Est, ça devrait changer l'ordinaire.


vendredi 19 août 2016

Carajillo con ron quemado

Arrivé à Gijon hier à la nuit et un peu crevé .
Parti aux aurores de mon petit port de pêcheurs de Suances, pour ne surtout pas  louper la marée pour sortir, le début de journée a été plutôt calme, voire trop, avec peu de vent de de face, route à l'ouest et vent d'ouest, donc du moteur principalement, et de la lecture aussi.
C'est vers la fin d'après midi que le vent, toujours plein ouest, est monté jusqu'à 20 puis 22 ou 23 noeuds toujours de face avec la houle qui va de même, de face aussi bien sûr..
Nomade peinant à tirer des bords là dedans avec encore pas mal de route à faire, prise d'un premier ris dans la grand-voile et génois réduit, de temps en temps un peu d'aide moteur pour redonner de l'espoir à cette route qui n'en finissait pas.
81 milles sur la trace finale tout de même...
Au final je suis arrivé sur Gijon à la pleine nuit, accroché au ponton d'accueil pour qu'on vienne me cueillir autant que m'accueillir au matin.
Et d'ailleurs, cueilli au matin, mais par la douane, un douanier solitaire et matinal.
Quand je lui ai dit que j'avais déjà vu ses collègues à bord à Santander il n'a pas insisté.
L'espagnol est très douanier, visiblement, et avec tous les français qui débarquent sur la côte nord espagnole, ils ne doivent pas s'ennuyer.

Donc journée repos et demain pas sûr que je reparte pour me prendre les vent plein ouest avec forte houle croisée annoncée, résidus de la dépression qui passe plus haut en ce moment.

Et puis, les rencontres, ça commence.
Bon, des français à  voile, ici à Gijon, c'est courant, je me demande même s'ils ne sont pas les plus nombreux.
C'est avec des voisins de ponton espagnols que j'ai sympathisé.
Pour ainsi dire, la règle du "solitaire propice aux rencontres" semble se vérifier comme l'an dernier en Irlande.
Cette fois-ci j'ai sorti mon espagnol résiduel et approximatif pour accepter leur invitation.
Deux femmes, deux hommes, et un jeune ado, c'est une des deux femmes avec qui j'avais discuté un peu auparavant en allant au bureau du port qui est venue m'inviter le soir à venir avec eux prendre un verre ensemble dans un bar, et surtout me faire découvrir ce fameux "Carajillo con ron quemado"
En gros, ça tient du irish coffee, mais en ... différent ... en mieux ?
- le rhum ( el ron), du rhum brun dont j'ignore le détail,  est mis d'abord dans le verre puis on le fait flamber.
- on y ajoute du café, de la crème, et de la canelle
- il y a peut-être d'autres ingrédients ? du sucre par exemple, car outre le flambage, c'est un peu caramélisé.
Tout ça dans une ambiance de rues et de bars qui grouillent de monde , pas désagréable.
Entre mon espagnol résiduel - que j'améliore à une vitesse surprenante dans ces conditions car c'est surtout du vocabulaire qui me manque - et leur français non moins approximatif - on est arrivés à se comprendre suffisamment pour envisager de refaire le monde comme il faudrait qu'il soit - surtout fait de rencontres spontanées et sans autre arrière pensée que le plaisir de passer un bon moment ensemble en sachant que la rencontre n'aura pas de suite ... tout le plaisir du voyage solitaire ré-illustré autour d'un "ron quemado" ( un rhum brûlé) avec des trucs dedans.

Et ben vous voulez que je vous dise ? 
Gijon ( prononcez plutôt "chichonne" pour les locaux, car "rhirrhhon" avec la jota, c'est à la castillane, z'aiment pas plus que ça ici) vaut bien le détour pour un "carajillo" (prononcez moi ça un peu comme "calarrrhillio" avec une "jota" bien frottée en fond de gorge cette fois-ci s'iou plaît).

La trace de Nomade est en ligne sur la carte, en zoomant vous verrez les zigzag des virements de bord sur la fin de route ... route ouest vent plein ouest ... 
Côté AIS, il semble que le site marinetraffic.com me voit la dernière fois à la sortie de Santander et pas plus ...?
Par contre, le site vesselfinder.com me trouve bien à Gijon sur mon ponton, mais ne propose pas de voir la trace ... ah ces serveurs ...!!

mardi 16 août 2016

Suances ... Nomadisme

Une nuit d'un trait ..!
j'avais beau dire que j'étais arrivé en pleine forme, la séance démontage de gazinière pour accéder aux connexions de ce fichu frigo récalcitrant m'ont donné de quoi transpirer, faisait chaud dans la marina.
Dîner "pommes de terre sautées aux émincés de jambon... moitié beurre moitié huile pour la cuisson" ( ...Eric, rigoles pas, s'te plaît)
Et dodo illico.
J'ai quitté la marina de Santander vers midi puis fait route vers l'ouest avec ... du vent d'ouest. Tiré des bords quelque temps puis ... allez ... moteur ( je me dénonce vu qu'avec mon émetteur AIS yen a qui diraient que je raconte des trucs ...jusqu'à Suances ( non, rien à voir avec de la transpiration) ,petit port de pêche dans une ria où je suis allé me fourrer, c'est le cas de le dire, le long d'un quai de pêcheurs, après avoir hélé des espagnols locaux dans mon espagnol approximatif pour leur demander " Por favor, piensa used que puedo venir aqui con mi barca de vela ?" ( normalement je devrais commencer ma phrase interrogative espagnole par un point d'interrogation à l'envers ... et ben trouvez moi donc ça, sur un clavier français, tiens ?)
Et les gars m'ont répondu que "tranquilo" après m'avoir interrogé sur combien je cale de tirant d'eau ...mais une fois accroché le long de mon quai de pêcheur, dans bout de quai disponible, j'ai quand même surveillé, sondé, cravaté le mât, enfin tout ce qu'il faut pour parer à un "toucher de fond" éventuel ... car contrairement à un ponton de marina, là ça descend et ça monte avec la marée le long du quai, faut un peu surveiller et parer, mais ça va aller... mais yaura pas beaucoup à marée basse ... mais ça va le faire ...
Enfin je dis ça, je vous écris d'une terrasse où ma pizza m'a permis de trouver un wifi, surprise au retour ? Non, ça va aller, je vais juste repartir de bonne heure demain à marée haute - descendante pour sortir du chenal étroit qui mène à ce trou de souris de Suances.
Mais sympa, Suances, de belles terrasses animées.
Demain, direction Gijon, en gros 65 milles, mais pas de vent ou le peu dans le nez ... c'est pas gagné. Plan B , Ribadella ... ?
On verra ... Nomadisme ...




Une jolie fête ...puis l'Espagne

La petite fête était belle et joyeuse samedi midi à port Haliguen, autour d'une Sangria & Tapas.
Puis le départ fut émouvant, une flotille de 5 ou 6 bateaux m'a accompagné jusqu'à la Teignouse dans un concert de cormes de brume et de bombardes.
Merci du fond du coeur à toutes et à tous pour ce moment inoubiable !


Puis une fois virée la Teignouse ... cette fois ça y est, j'y étais pour de bon 
Sentiment mêlé d'un petit pincement au coeur de quitter toute cette joyeuse bande et de l'enthousiasme du départ.


Cap direct vers le sud, objectif Santander que j'ai atteint lundi vers 14H après 2 jours et 2 nuits de navigation plutôt agréable, vent portant ou travers, quelques séances de moteur parfois dans les baisses de vent.
Arrivé en pleine forme, j'ai pu me reposer convenablement.
Réparation d'une panne de frigo qui ne voulait plus rien savoir  ... en fait j'ai dû recabler l'alimentation, la section de cable étant insuffisante, le compresseur se mettait en protection.

Après cette halte pour faire le point, je quitte Santander qui n'a pas grand chose d'attrayant depuis la marina, ce mardi midi pour aller vers l'ouest, rejoindre Gijon avec une nuit au mouillage quelque part sur la route.




vendredi 12 août 2016

C'est demain

... Mais déjà presque aujourd'hui.
Nomade a quitté sa place au Crouesty pour rejoindre Port Haliguen.
Demain midi, petite fête autour d'un verre et quelques tapas et puis ça y est !

La météo est estivale au possible.
Du portant pour descendre vers l'Espagne, sans doute.

Allez, je referme cette page d'introduction.
Cette fois j'y suis ...

Je vous dis à bientôt !

jeudi 4 août 2016

AIS-ce qu'on peut voir Nomade ?

La réponse est oui désormais.
Les cargos et de manière générale tous les navires  passant à ma portée, c'est bien le but premier, me verront sur leur écran, verront mon nom, mon cap, ma vitesse.
Mais depuis la terre, depuis chez vous, on pourra le voir aussi.

Le transpondeur AIS de Nomade est en service, il a été reconnu par les relais terrestres et donc Nomade est visible par exemple sur le site marinetraffic.com qui collecte ces données et les présente sur un fond de carte avec des menus de recherche.
( Il existe aussi une appli Marine Traffic sur Androïd ou iOS, plus dynamique et ergonomique que le site internet.)


 Nomade à sa place de port au Crouesty, ici la dernière trace reçue par le serveur 1h43 avant, Nomade étant arrêté et batteries coupées n'émet plus ... mais le serveur a enregistré la dernière émission AIS, donc ça permet de voir le dernier point d'arrêt.



L'option "show past track" permet de visualiser la dernière trace ... ici mon petit rond dans l'eau du matin pour tester le système.


Et l'accès aux détails permet de voir les coordonnées du bateau, son identifiant unique MMSI notamment qui permet de chercher Nomade ( chercher dans le menu "vessels" par le MMSI) parmi les nombreux "Nomade" qui existent.... car des Nomade il y en a un ... certain nombre, et pas que français !

Par ce biais, il devient possible de "suivre à la trace" Nomade, tant qu'il est repéré par des stations AIS à terre, mais donc sur tous les parcours côtiers et les endroits d'escales, car le procédé de transmission AIS s'appuie sur les ondes radio VHF, donc sur une portée limitée.
Une fois en haute mer, seuls les messages avec les coordonnées de ma position que j'enverrai par message via le téléphone satellite Iridium sur le blog permettront de me situer.

Bon, faut quand même que je vous avoue un truc ... j'ai la possibilité d'activer un mode "silence" ... keep control, non mais !


... Amusez vous bien !

...J moins 9 ...!!