dimanche 20 novembre 2016

Kapa

Quelques extraits videos de Kapa, le chanteur que j'ai évoqué dans l'article précédent.
La vidéo est très sombre car la zone du bar où ils jouaient était mal éclairée, et c'est filmé depuis mon Iphone, et j'ai réduit la réolution pour le passer sur le réseau... C'est surtout pour écouter, et donner une idée.
Kapa se produisait ce soir là dans un autre bar, et son guitariste était le grand frère du précédent dans le bar-librairie, une famille de musiciens, mais aussi qui fabriquent eux-mêmes des instruments (guitares surtout) m'a dit Kapa.




vendredi 18 novembre 2016

Mindelo, cordages et cordes


ou
Accorder les cordes et les cordages ...

Le monde du voyage à la voile, celui qui permet d'aller jusqu'à Mindelo notamment, est un monde qui se maintient par quantités de cordages, drisses, écoutes, garcettes, estropes, amarres, hale-bas, balancines , et j'en oublie … Et aussi bien sûr de voix (même en solitaire, le bateau on lui parle, on l'encourage, on lui ferait presque la conversation parfois car il semble avoir les choses à nous dire).

Le monde de la musique et notamment celle qu'on peut entendre à Mindelo est fait quant à lui de cordes, et aussi de voix, qui peuvent être envoûtantes, sublimes.
Ça fait une proximité dans ce qu'on recherche dans un tel voyage.

Dans les deux cas il est question d'accords, en quelque sorte.

Je suis retourné en soirée tardive dans le petit bar-librairie, et cette fois-ci on y jouait pour de bon.
Comment dire autrement que je suis resté scotché.
Un guitariste excellent dont mon voisin de table cap-verdien ( qui parle un excellent français, ayant vécu en Belgique pendant un temps) me dira qu'il est le neveu d'un musicien compositeur qui a fait la bande musicale d'un film d'Almodovar) accompagne un chanteur pour lequel j'ai du mal à trouver les mots.
La profondeur de son chant partant de thèmes locaux, les langoureuses mornas ou saudades, nous emporte dans des séquences qui s'égarent parfois dans des onomatopées, des espèces de «ska» très jazz qui m'ont fait penser à un Al Jarreau, avec une maîtrise de chant époustouflante.
Le moment est purement magique, de ceux où on a juste envie que le temps s'arrête.
Il s'appelle Kapa.
Quand il a fait un break pour passer le relais à une jeune chanteuse tout à fait talentueuse elle aussi, et qu'il est sorti dans la rue devant ce minuscule bistrot dans lequel sont exposés des livres dont des poésies qui me font regretter de ne pas maîtriser la langue portugaise, je suis allé discuter un peu avec lui.
Kapa n'a jamais appris la musique, il chante , me dit-il, avec sa gorge, avec son souffle, avec son ventre, et avec son coeur et ses tripes.
Ma référence à Al Jarreau n'était pas erronée, c'est me dit-il un de ses chanteurs préférés.
A mon grand regret il n'a jamais enregistré le moindre CD. Donc le seul moyen de l'entendre est de venir ici, à Mindelo.
Il fut dans sa jeunesse footballeur professionnel dans des clubs importants au Portugal, il me montre sur un des livres des photos de lui en jeune footballeur. Mais un telle maîtrise du chant m'a complètement conquis, avec cette voix profonde qui vient comme te fouiller l'âme à la recherche des émotions enfouies.

Mon voisin de table ( … qui parle un excellent français …) me dira à son propos qu'il vit de trois fois rien, n'a même pas l'électricité et l'eau courante, et n'est connu qu'ici à Mindelo.
On est un peu comme dans l'histoire de Cesaria, la diva aux pieds nus pour laquelle mon voisin ( ... celui qui ...) me dira que cela fut un coup de chance extraordinaire qu'elle fasse cette percée et devienne mondialement connue.
Il me dira également «Si vous connaissez quelqu'un qui peut le faire connaître, n'hésitez pas»

Quelqu'un de ce niveau là, de ce talent là manque vraiment à être connu.
Je suis rentré au bateau, je peux le dire, tout retourné.

Le lendemain matin, avec mes voisins de pontons, nous échangions sur nos trouvailles musicales de la veille, eux aussi étaient revenus en plein nuit, après un interminable concert jusqu'à 2 heures et demi du matin dans un bar-restau où on consomme pour trois fois rien, émerveillés par ce qu'ils avaient entendu.

C'est aussi ça, Mindelo … cette âme talentueuse qui tiendrait de quelque chose d'un peu ... brésilien..? cubain ..? en tout cas avec sa propre résonance magique et envoûtante.

mercredi 16 novembre 2016

L'ARC ... C'est parti ...

Il y avait de l'animation à la Marina de Mindelo ce mercredi 16 novembre. 
C'était le grand jour du départ pour la flotte de l'ARC - Atlantique Rally Cruising dans sa partie ARC+, le + signifiant que cette partie du rallye passe par le Cap Vert alors que le gros de la flotte part directement des Canaries. 
Une soixantaine de bateaux ont quitté les pontons de Mindelo à partir de midi pour se regrouper dans la baie pour le départ vers Sainte Lucie, de l'autre côté de l'Atlantique. Une flotte très cosmopolite, avec beaucoup de britaniques, mais aussi allemands, suédois, Europe du nord et anglo-saxons de maniére générale, et des américains  aussi qui profitent de cette organisation pour rentrer chez eux après un périple européen et/ou méditerranéen. 
Très peu de français. J'en ai repéré deux, dont un très beau monocoque alu Boreal 47 basé à Vannes, une famille avec deux enfants adolescents. 
Les équipages sont très variés, on en voit certains qui semblent "armés" pour avaler des milles sportivement, d'autres qui sont plus dans l'esprit famille et croisière. 

L'ARC permet à certains de se lancer dans l'aventure de la traversée avec une forme d'encadrement. 
Il n'y a pas d'unités de la taille de Nomade qui fait figure de petit bateau, le 12 ou 13 mètres est plus ou moins la taille minimale la plus fréquente dans les monocoques et pas mal de grosses unités de cinquante pieds ou plus, et la flotte des gros catamarans en regroupe  certains qui sont de véritables appartements flottants, avec le poste de barre sur un pont supérieur comme sur les yachts à moteur, et une bôme de grand voile qui est à la hauteur de mes barres de flèches de mât ... pas le même monde... 

On a beau se dire que c'est une grosse organisation, bien encadrée et qui donne un caractère sécurisant à cette transat, il reste toujours la part d'émotion de voir tous ces bateaux, et tous ces gens partir pour le "grand saut" sans que cela soit une course avec des skippers pros.  
Une traversée d'océan, ça ne peut pas être une banalité.

Et puis on ne peut s'empêcher de se dire que ça va être bientôt notre tour et qu'il y aura sans aucun doute une émotion qui planera aussi quand nos amarres seront larguées, mais nos départs seront bien plus discrets. 

La marina s'est vidée d'un coup, sur l'aile de pontons où je suis, c'est un peu le quartier français. Nous sommes désormais sept ou huit bateaux regroupés sur cette zone. L'atmosphère de la marina est d'un coup toute étrange, calme et silencieuse après ces derniers jours d'effervescence, de fiestas tardives ( le gros cata allemand qui etait en face de moi,  à l'avant veille du départ ....avec visiblement des mexicains à bord pour le fiesta, et le mexicain est festif, chanteur, et parle fort à partir d'une certaine heure de la nuit !!!)   

Quelques images. 

Un Dehler 38, "grand frère"'de Nomade

Le très beau Boreal 47 vannetais

 
 
La flotte se regroupe pour le départ

Et laisse un grand vide derrière elle

Le "quartier français" où je me trouve


Quelques chiffres:
J'ai fait mon bilan chiffré depuis le départ le 13 août donc il y a 3 mois:
Distance parcourue = 2983 milles nautiques
Temps de navigation total = 24 jours et 18 heures
Vitesse moyenne globale = 5,02 noeuds
Moyenne minimale sur un parcours = 3,52 noeuds
Moyenne maximale sur un parcours = 5,95 noeuds
Heures moteur = 196

Perspective pour la traversée Cap Vert - Martinique
distance = 2069 milles
à vitesse moyenne (5,02) = 17,18 jours
à vitesse moyenne max = 14,49 jours
à vitesse moyenne min = 24,12 jours
 

mardi 15 novembre 2016

Mindelo ... Fin du premier épisode

J'ai quitté le mouillage de Tarrafal sur Sao Nicolau au petit matin du 13 novembre, au lever du jour et dans un petit vent et une mer calme sous le vent de l'île. Les reliefs se découpent magnifiquement, avec le Monte Gordo le nez dans les nuages.
 spectaculaire, ce mouillage de Tarrafal

 
 Le Monte Gordo nez dans les nuages
 
 Lever du jour
 
 Bientôt "plein vent et pleine mer ..."
Sitôt passée l'île, le vent est arrivé par 20 à 25 noeuds au "petit largue", et une belle houle également. J'avais gardé mes deux ris sur la grande voile et bien m'en prit. Les 45 milles ont été rapidement faits, et à 16 heures je jetais l'ancre dans la baie de Mindelo, point d'arrivée qui marque la fin du premier épisode de ce voyage, je suis en place pour la grande traversée. Dans le goulet entre Sao Vicente  et Santo Antao, ça pousse fort au vent arrière, une accélération de vent conséquente - voir plus bas "vendée globe" ...

 Mindelo à l'approche, par mer bien formée dans le goulet
La marina parait bondée avec les deux rallyes ARC+ et Barbados 50, qui partent le 16, mais en discutant avec les gens de la marina, on me trouve finalement une place, un peu coincé entre les gros catamarans de la flotte ARC+.

  Cul à quai et pendilles à l'avant, ça remue pas mal mais on s'habitue


  Effervescence sur les pontons avec le départ proche de l'ARC

  Les gros catamarans de l'ARC

Je retrouve d'autres bateaux amis, on est tous au point de ralliement de Mindelo avant le grand saut à travers l'Atlantique. Et je retrouve aussi l'ambiance particulière de Mindelo, un peu effervescente. 

Le lendemain Alexis arrive, et avant qu'il reparte avec son sac à dos en vadrouille solo (tel père tel fils ?) nous sortons le soir.  
Parmi les petites anecdotes, ce tout petit bar-librairie, c'est assez rare et il m'a fait penser tout de suite à son équivalent sur l'Ile de Groix, chez nous en Bretagne, ce que j'ai dit bien sûr au patron qui nous a fait goûter son ponch spécial de Santo Antao, mélange de rhum capverdien et de mélasse de canne à sucre, excellent, onctueux, un régal. 

Dans ce petit bar, il y a aussi quelques instruments, on finit par entendre à un moment une batterie en sourdine avec une ou eux guitares. on discute avec un jeune homme d'origine de Madère, vivant sur un bateau, et qui a un peu élu domicile ici, il aime cette vie de Mindelo.  
On va dîner dans un restau où deux musiciens jouent des standards locaux dont des chansons de Cesaria Evora, la diva locale, dont un énorme portrait peint trône derrière eux. Un groupe de femmes capverdiennes en goguette reprend parfois le chant, dansent entre elles ( avec sensualité est peu dire...).  " Nous les capverdiennes on aime la musique" me dira l'une d'entre elles ajoutant "on est toutes de Santo Antao, il faut y aller, c'est joli" .
ça tombe bien, c,est là que nous irons randonner...  


La marina est très agréable, avec son bar flottant au bout des pontons toujours plein de monde. Le bateau bouge beaucoup malgré tout, accroché par l'arrière, cul à quai et pendilles à l'avant, il y a un petit ressac qui fait danser Nomade au rythme des autres bateaux, on règle les amarres, on met des pare-battages, dans la bonne humeur générale.  
Me voilà donc posé jusqu'à début décembre, à vivre au rythme capverdien, puis la rando avec Alex et Marie Claire en fin de mois. 3 jours sur Santo Antao, on nous fournit les road books, l'alimentation, et les nuits organisées chez l'habitant. Après quoi , une fois Alex et Marie Claire repartis, viendra le moment d'avitaller à plein, et de larguer les amarres pour une navigation qui devrait selon les perspectives durer entre 16 et 18 jour.  

Donc, fin du premier épisode, entracte ... 

A l'heure du Vendée Globe: Ils sont passés tout près, notamment !alex Thomson sur Hugo Boss qui est venu chercher un coup d'accélération dans la survente entre Sao Vicente et Santo Antao. Des amis sur un autre bateau ont vu sa trace sur l'AIS, il déboulait à 27 noeuds... un beau toboggan pour doubler tout le monde. Joli coup ! Et puis nous avons en ce moment Tanguy  De La Motte sur son "Initiatives-Coeur" qui est au mouillage dans la baie de Mindelo à quelques encablures du port, il a visiblement cassé sa tête de mât, coup dur ... va-t-il pouvoir repartir ? 

  La trace du bateau de Tanguy De La Motte dans la baie de Mindelo vue de l'AIS (en rouge, Nomade) 

samedi 12 novembre 2016

Sao Nicolau - Tarrafal

Cette fois ça y est, je remarche dans mes pas d'il y a 9 ans, lorsque j'avais rejoint le Cap Vert en avion à Sal pour y retrouver cette fabuleuse machine à surfer qu'était Akela, cette bombe au portant de 50 pieds à bord duquel j'avais fait ma première transat comme équipier.  
C'est un peu l'origine de ce voyage, fasciné que je fus, je m'étais juré que je referais ce parcours, mais en entier cette fois-ci, et seul.  
Alors m'y voilà.
 J'aurais pu titrer ce post " sur les traces  d'Akela ".  

Comme en 2007, j'ai quitté Sal en fin de journée, peu avant la tombée de la nuit, pour rejoindre Sao Nicolau, à Tarrafal.  
Toute la nuit aura été un régime de belle houle trois quart arrière avec 25 à 28 noeuds de vent. Il m'aurait presque manqué les cris de joie de Joe, Cricri et Pierre prenant tour à tour la barre pour prendre le record du plus beau surf ... 16, 17, 18 noeuds ... Plus ? ( ... Oui dans la transat, 20 !)
Initiatique !   
Nomade est resté plus modeste mais sous 2 ris génois bien réduit, la nuit s'est passée sans encombre.
C'est au matin, peu après le lever du jour, que j'ai pu goûter aux surventes impressionnantes au passage de la pointe sud, suivies d'une remontée par 30 noeuds vent debout.  
Arrivé à Tarrafal, je redécouvre avec le même enthousiasme qu'il y a neuf ans le mouillage aux pieds des falaises et ces espèces de canyons qui déversent cycliquement leurs sévères rafales .  A Tarrafal, t'as rafales. 

Au débarquement en annexe, des gamins se précipitent bien avant que j'arrive sur la plage à grands coups de " moi, moi, moi" pour me proposer le gardiennage de l'annexe, en l'échange de ... Je ne sais trop quoi, et vu qu'ils se disputent l' exclusivité du client que je suis ça ne facilite pas la décision de la rétribution de ce gardiennage. L'un d'eux me dira par exemple " je n'ai pas de masque pour plonger, monsieur" ...comme si je baladais avec des masques de plongée inutilisés à offrir aux gamins nécessiteux. Un autre me demandera " des crayons, capitaine, c'est pour l'école " Bon ben, désolé les enfants, ni masque de plongée ni crayons ... Ces gamins de 10 à 12 ans parlent un assez bon français qu'ils apprennent à l'école, et ne se posent manifestement pas de question lorsqu'une annexe arrive ... Ils parlent français, vu que la grosse majorité des voiliers dans les parages sont des bateaux français. Comme quoi lorsque qu'une matière enseignée trouve application pratique, ça marche plutôt bien ?  

Il y a neuf ans, nous avions pris un aluguer puis rejoint le Monte Gordo et visité l'île. Pour moi, demain ce sera cap sur Mindelo, finalement toujours sur les traces d'Akela...

vendredi 11 novembre 2016

Canaries - Cap Vert - quelques images

Profitant d'une carte 3G locale qui donne un bon débit, quelques images video prises en cours de route.

Je vais quitter Sal en fin d'après midi pour rejoindre Sao Nicolau, 85 milles, je devrais y arriver demain samedi dans la matinée.
Pointage de la route parcourue par Nomade sur la carte 
(Je ne peux pas mettre a jour ma trace réelle sur la carte numérique en ligne car tout est sur l'ordinateur PC dédié à la navigation et ma connexion 3G n'est pas partageable, je verrai ça plus tard.)

jeudi 10 novembre 2016

Arrivée au Cap Vert

J'avais envoyé un message par Iridium à publier en cours de route, mais il n'est pas passé.

Je remets tout ça à jour:
Le 7/11, route Canaries-Cap Vert J+4:
 
Le vent jusqu'ici Nord Ouest a oscillé entre 12 et 16 noeuds avec de sphases un peu molles à 9 ou 10 , puis il s'affaiblit depuis la nuit avant de reprendre Nord Est.
J'attends la bascule avec un cap plus Sud Ouest.
Normalement ça devrait se renforcer pour commencer à ressembler à des alizés.
Deux heures de  spi, puis le vent est trop "plein cul" et la mer se creuse un peu ..le vent passe nord est  .j'affale le spi, puis j'empanne ( virement vent arrière pour passer avec le vent sur l'autre bord) cap plein sud.
croisé un cargo au loin, il y a deux jours, sinon personne, l'impression d'être seul au monde.
Je dors des tranches de nuits conséquentes et j'ai réinvesti la cabine, ....mon lit ....!
Côté pêche, rien, que dalle, pas moyen ...
Lecture, lecture ...
Le 8/11 ,  J+5
Le vent  monte progressivement, à 20 noeuds et plus, la houle commence à être conséquente, courte et abrupte, qui m'arrive par l'arrière, Nomade passe bien.
Les escadres en rase-mottes de poissons volants se font de plus en plus nombreuses, je commence à en retrouver qui ont fini leur course sur le pont, séchés.
Mi-journée, la mer se renforce ("rough" sur le bulletin de la zone metarea2 / Cape Verde que j'ai téléchargé par Iridium) 
Le ciel est chargé et je me demande ce que cela peut préparer.
Je m'impose des repos en journée en prévision de la nuit qui pourrait être plus mouvementée.
Fin de journée j'ai plus de 25 noeuds de vent,  qui monte encore à frôler les 30 dans la nuit, il me reste 100 milles à parcourir jusqu'à Sal.
Benhur le régulateur d'allure fait bien son boulot, et je dirais même que une fois bien réglé' voilure réduite à ce qu'il faut et pas plus, il a une sorte d'amortissement que je ne retrouve pas sur le pilote électrique.
Un vrai compagnon, pas très causant comme équipier, mais un bon barreur, et c'est précieux.
Le 9/11,  J+6
Vers 3 heures du matin, j'ai l'impression que la mer s'aplatit ... Je sors , et je vois que non, mais tout simplement je me suis tellement habitué au mouvement que depuis l'intérieur il me semble moins important.
Deux empannages en cours de fin de nuit et au petit matin pour me recaler dans l'axe pour passer sous le vent de l'ile de Sal.
A 13 heures30 l'ancre est accrochée dans la baie de Palmeira, et je file au bureau de police pour faire tamponner mon passeport et faire mon entrée au  Cap Vert.
On sent qu'on a changé de monde, les Canaries très européennes sont loin, c'est un meu comme un morceau d'Afrique dans l'océan.
Pas d'infrastructure portuaire, au village des habitants font la procession avec leurs bidons pour les remplir d'eau au point d'eau du village alimenté par camions citernes, 
Quelques petites échoppes où l'on trouve pas grand chose, il fait aller à la ville à quelques kilomètres d'ici en prenant par exemple un aluguer, ces camionnettes typiques du Cap Vert qui font fonction de transport que je dirais semi-commun, on y monte à plusieurs.
Pour le moment j'ai des réserves plir tenir jusqu'à Mindelo que j'irai rejoindre via Saao Nicolau, Le fiston Alexis va arriver à Sao Vicente , piis Marie Claire ensuite.
Bilan:
735 milles nautiques en 6 jours et 2  heures, soit une moyenne de 5 noeuds.
Ma première navigation solitaire aussi longue.
Grosso modo un tiers de la grande traversée qui suivra bientôt, et donc un très bon test préparatoire.

vendredi 4 novembre 2016

Route Canaries - Cap Vert - J+1

position à 11h45 TU = lat=25°47.530N lon=18°36.865W
parti hier 3/11 à 11H45 de El Hierro / Canaries
parcourus 115 NM sur les premières 24H
je suis a 150 NM de la latitude de la ligne du tropique.

gros grains torrentiels pendant la nuit, pétoles, rotations de vents,
grosses surventes, re-pétoles ...
J'ai mis la tenue complète pour la première fois du voyage cette
nuit(premières pluies aussi, et quelles pluies !!)
a mi-journée vent Ouest 16 nds, allure près bon plein, j'avance à 6,5/7
nds.

mercredi 2 novembre 2016

Escale El Hierro

Le vent n'était pas encore au rendez-vous en partant de La Gomera. Après un petit 8 à10 noeuds d'est une partie de l'après-midi, les mêmes 8 à 10 attendus sur les fichiers GRIB se sont transformés en ...2 noeuds , autant dire plus rien.
Moteur.... Pendant des heures ... Voire des jours ?
La petite île de El Hierro, la plus au sud-ouest des Canaries, me tendait les bras à 25 milles  dans l'ouest.
J'y suis arrivé à 2 heures du matin, amarré à la digue brise lames, pour finir ma nuit et refaire un point méstéo....
Le plus rageant est que au fur et à mesure que j'approchais de El Hierro le vent montait comme poir me faire regretter ma décision, jusqu'à plus de 20 noeuds, mais de nord-ouest. Les effets d'accélérations et de rotation des vents autour de ces îles à hauts reliefs sont vraiment étonnants.

En fait j'escomptais sur une vent réel plutôt supérieur aux vente théoriques des fichiers Grib, comme c'est souvent le cas, maos là ce fit le contraire, je ne voulais pas me retrouver avec plusieurs jours de moteur, et sans vent dans une houle résiduelle si on ne met pas le moteur , dans une houle toujours un peu présente, les voiles battent, la bateau roule bord sur bord, si on peut éviter ...

Dans ce petit port au sud de l'île de El Hierro, on est loin des grandes zones touristiques.
Petit port tranquille, quelques voiliers de passage sur les deux petits pontons pleins, je reste amarré le long du quai brise-lames, mais j'espère ne pas trop rester longtemps.
Redépart sans doute jeudi.