dimanche 21 août 2016

Badauds de plaisance

Parti samedi aux aurores de Gijon, j'envisageais Ribadeo mais j'ai décroché avant.
Vent toujours Ouest avec route Ouest, allez, un grand bord vers le large avant de repiquer vers la côte. Puis le vent est monté vers 20 à 25 noeuds établis, avec une assez forte houle résiduelle de la dépression passée ces jours-ci sur le Golfe de Gascogne.
Voiles réduites, secoué, puis hé dis donc … c'est loin Ribadeo, arriver à la nuit, grosse houle entrante, cailloux alentours, … .
Décision, ce sera Luarca, une petite ville de pêcheurs, où j'arrive en fin de journée.
Luarca n'offre que des corps morts derrière la jetée sinon aucune place pour la plaisance.
Faut dire que sur la côte nord espagnole, avec des vents et une forte houle de NW, à part les marinas protégées, les petits ports mignons, c'est un peu cow-boy.
… Ce le fut un peu.
Et puis une fois passé bien aligné entre les déferlantes qui s'écrasent sur les jetées de chaque côté, ça bouge encore pas mal, et les instructions nautiques disent qu'il faut s'amarrer avant et arrière , donc séquence sportive en solo, et s'il n'y a pas ou guère de bateaux de plaisance à Luarca, il y avait pas mal de badauds ( des badauds de plaisance ?) pour qui j'ai fait un peu l'attraction de la fin d'après midi.
Contrairement à l'Irlande ( ah, l'Irlande), les bouées de corps morts n'ont pas de «queue de mickey» ( voir historique irlande 2015) pourtant si pratique donc vent, clapot, solo, … et hop ressaies encore une fois …
Une fois l'avant amarré, gonfler l'annexe – j'en vois un sur le quai qui me regarde intensément en faisant des commentaires à sa dame – et … eh mais c'est vachement loin le quai pour accrocher l'arrière.
Je tente une diversion, une petite bière bien méritée, je donne l'air de prendre mon temps, vont peut-être se fatiguer ?

Je sors mon grand câblot de 80 mètres, que je déroule dans l'annexe après l'avoir démêlé (...) et pour qu'elle suive mon périple de rameur en se déroulant sans encombres.
Je rame … enfin plutôt je me rince copieusement – fichu clapot – Nomade remue dans tous les sens – non mais je vais rester la nuit là moi ?
J'arrive – enfin - près du quai …. encore à 3 mètres plus haut que l'eau … et l'échelle est encore loin.
Une bonne âme parmi les badauds – ou une âme sensible à mon chemin de croix  - approche, je lui lance le câblot enroulé, là c'est la vraie séquence cow-boy, car le lasso est lourd, le destrier du cow-boy (c'est moi) remue dans tous les sens et il faudrait que je soie debout pour bien lancé, mais là je vais à coup sûr me casser la ...loupé une fois – loupé deux fois – ne riez pas s'iou plaît – troisième ouf … le brave ibère fait un noeud comme il peut et où il peut car les bites sont encore loin (heuu, non, pas de commentaires svp.)

Et je continue ma route-rinçage à la rame jusqu'à l'échelle, marches métalliques rouillées, le clapot fait faire des embardées de presque un mètre à l'annexe, un pied glisse, marche rouillée, pied mouillé, et la jambe aussi..
Enfin bon, tant d'efforts furent récompensés par un Nomade solidement accroché, et ça valait mieux parce que – bon sang – ce que ça a remué, toute la nuit; (m'enfin j'ai bien dormi)

Récompensé aussi, et ça c'est toujours le top, par une discussion avec un autre local qui avait envie de parler et de combler sa curiosité en me gratifiant ponctuellement de «hablas muy bien espanol», puis qui m'a présenté à sa femme, à son fils, à un autre homme qui semblait être un type un peu important du port (mais ça n'a rien changé à mon sort) …

Et puis c'était la fiesta à Luarca ce soir, du monde partout, ça chantait – on dit que chanter ça libère – et bien je confirme que l'ibère chante, et plutôt pas mal !!
Je me suis fait – port de pêche espagnol tout de même – un pulpo à la plancha – et je suis rentré dormir dans mon shaker.

Ce dimanche soir, je suis à Ribadeo – belle marina – mais c'est pas pareil – par contre il paraît que le village est très sympa, je pense que je vais rester 2 nuits.

A part ça, j'ai commencé à faire des images avec la GoPro ( merci les enfants!) mais pas encore de quoi publier … ça viendra.

Et puis AIS, ah yes, marinetraffic m'a quitté à Santander, rien à faire, par contre vesselfinder me voit très bien à Ribadeo, (chercher sur mon MMSI 227345730)

Petit à petit j'approche de La Corogne, après c'est descente au sud vers Lisbonne via les rias galiciennes , et si les vents restent plutôt nord, voire Nord Est, ça devrait changer l'ordinaire.


1 commentaire:

Vos commentaires ou messages sont les bienvenus ici.