dimanche 21 juin 2015

Mer en vrac

On emploie souvent l'expression « mer formée ».
Aujourd'hui je l'aurais plutôt vue déformée.

Mais revenons au début.
Bill s'est régalé hier soir, j'avais préparé un morceau de porc en demi-sel , en fait un bloc de bacon, tout ce que j'avais trouvé car dans ces petits bourgs paumés, pas de boucherie, et que j'ai donc cuisiné comme un petit salé, et je lui sorti mes pommes de terres sautées mêlées de petits champignons.
«Mmh, gorgeous !» disait-il à longueur du repas.
On a refait le monde pour une dernière fois ensemble à bord de Nomade.
Puis il était là debout dès 6H30 pour assister à mon départ, et me donner un coup de main car Nomade était collé avec un vent de travers, les pare-battage comprimés contre le ponton.
Bye-bye mon vieux Bill, est-ce qu'on se reverra un jour? Qui sait ?

Une fois sorti de la passe de l'île de Valentia, la houle grossit et je remonte au près jusqu'aux Iles Blaskets sur lesquelles je ne m'attarderai pas, cailloux, surventes et départs au lof, pilote à la peine, l'oeil sur la carto pour passer le sound de Blasket ( un détroit pas bien large entre les îles et la côte avec pas mal de récifs de chaque côté). Puis une fois passé, je bifurque un peu à droite pour remonter vers l'estuaire de Shannon où de trouve Killrush que j'ai décidé» de rejoindre, je me retrouve au vent portant mais dans une mer en vrac.
Un bon train de houle arrive par le trois-quart arrière auquel s'ajoutent des vagues disparates, ce qui fait qu'au final, Nomade et moi sommes ballotés dans tous les sens, ça chahute en bas dans les placards où les casseroles ont entamé de bruyantes conversations avec la cocotte, accompagnées par la vaisselle..

Et puis il y a mon Toto le pilote auto qui n'arrive plus à suivre et qui me met en empannage ( il laisse le bateau virer contre le vent , voilers à contre,, etc..) à plusieurs reprises à cause des vagues traîtresses qui viennent claquer les fesses de Nomade pour le faire ruer donc je dois barrer quasiment tout le temps.
Vient la pluie là-dessus, qui dure et qui dure, et qui s'infiltre partout.
C'est au bout de 11 heures et demie de trajet dans ces conditions que je me présente à l'entrée de l'écluse de Killrush, 65 milles assez éreintants … bien, content !
La douche fonctionne avec des jetons, zut, trop tard, dommage je l'aurais bien appréciée …
Cirés et combinaisons à sécher comme ça pourra dans cette humidité ambiante ...
Allez, une bonne soupe chaude, un gratin de pâtes aux champignons à la crème, un petit compte rendu blog et … J'ai entamé un nouveau bouquin hier , mais là ce soir ….

Suite du programme à redéfinir dans le calendrier, une visite «importante» en prévision …

Les photos du jour ?
Rien de passionnant, j'étais bien occupé , puis sous la pluie ...

1 commentaire:

  1. Excellents souvenirs du coin. Un passage d ecluse en braille. Heureusement un local devant que nous avions suivi a l aveuglette. Mais une mer d huille a maree -tres- basse. Savoure ta viree au pub, voila une guiness que tu n auras pas vole! Bises, valou

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