samedi 15 août 2015

Camaret, cette fois c'est sûr…

Jeudi soir, le vent avait commencé à monter comme prévu et dans la nuit, au mouillage de St Mary's aux Iles Scilly, il m'avait empêché de dormir en tapant son gros clapot sous la voûte de la jupe arrière de Nomade.

Décidés de partir dès le vendredi matin, dans une météo encore musclée, avec Pinou, nous préparons le premier ris dans la grand-voile avant de larguer l'amarre et puis ça y est, la route se présente sous une forte houle croisée et un vent arrière de 20 à 25 noeuds, le ton est donné, ça roule, c'est dur à barrer, ça part à l'abattée ou au lof; les vagues viennent «péter» régulièrement sur nous. Nous alternerons des quarts d'une heure à tour de rôle, pas plus, c'est physique.
Moment chaud quand la bosse de premier ris ( le cordage qui sert à établir la première réduction de la grand-voile) casse ... nous naviguerons sous 2 ris, nous y perdons un peu de performance mais gagnons en stabilité dans les déferlantes.

Malgré tout, des moments de grâce viennent nous réconforter comme ces dauphins qui nous accompagneront à plusieurs reprises , dans l'après-midi, le soir, et au lever du jour, parfois faisant route avec nous pendant de longs moments dans leurs ondulations élégantes ou leurs virevoltages autour de Nomade. Certains nous ont fait des démonstrations de leurs bonds spectaculaires hors de l'eau.

Le vent n'a baissé véritablement qu'en fin de la longue nuit, vent toujours «plein cul» qui est dur à tenir y compris pendant la traversée du rail d'Ouessant et ses mastodontes de cargos dont on devine l'approche sur l'ordinateur avec leur trace AIS puis leurs lumières en visuel en se posant la question … on y va ou on n'y va pas ?

Il nous a fallu compenser avec l'aide du moteur en fin de nuit pour être certains d'arriver à temps pour avoir les courants dans le bon sens dans le Passage du Chenal du Four avec la vigilance qui s'impose pour traverser l'autoroute maritime....sinon nous ne passerions pas.



Les derniers dauphins nous ont quittés juste avant l'aube, avant d'aborder la pointe de Bretagne comme s'ils nous laissaient rentrer en Bretagne en voulant nous dire «ça y est, les amis, vous êtes chez vous ...»

Camaret, grand soleil, sensation estivale que j'ai l'impression de redécouvrir, et l'émotion, l'espèce de pincement au coeur de me dire que l'aventure touche à sa fin.

Quelques étapes d'ici à Vannes ou au Crouesty, des amis qui vont sans douter nous rejoindre en bateau d'ici aux prochaines étapes restantes, pour faire le bout de route restante ensemble …



Je suis sur le pont de Nomade, à la fois empli d'une envie mais incapable de dormir, en tee-shirt et en short, pieds nus, première fois depuis trois mois, redécouvrant une vraie sensation d'été.

Il faut que je décante cette somme d'émotions et de souvenirs, que je rassemble mes idées pour formuler une conclusion à ces trois mois exceptionnels, cette tranche de vie si particulière …



Là les mots manquent pour continuer, et il y a cette sensation que je ne sais pas décrire encore … 

 Non, ce n'est pas un retour en Irlande, c'est bien la Bretagne, à l'approche de Camaret



4 commentaires:

  1. Ouf. À mon avis cela respire une certaine nostalgie.donc j'y reviendrai....

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  2. Bon retour dom. C'est vrai; il faut du temps pour absorber tant d'émotions. Difficile à partager avec ceux qui ne l'ont pas vécu...

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  3. Bon retour dom. C'est vrai; il faut du temps pour absorber tant d'émotions. Difficile à partager avec ceux qui ne l'ont pas vécu...

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  4. Welcome back.
    J'ai l'impression que tu as bouclé ton voyage avec une sacréement "belle" étape de voile... D'excellents souvenirs en cours de construction.

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