dimanche 2 août 2015

Ivresse

J'hésitais entre "baston" et "ivresse" pour titrer cette journée … "ivresse" me semble le mieux approprié.
Ivre de tout ce vent, et aussi de ce qui peut s'appeler une journée de baston.
Le choix depuis la veille au soir était entre partir, et donc très tôt, ou pas et dans ce cas là rester coincé à Ardglass jusqu'à jeudi, soit cinq jours, au vu de la météo qui arrive... pas très motivant de rester.
Hésitation partagée avec un couple d'Irlandais jusqu'au dernier moment, à 4 heures et demie ce matin même pour avoir les derniers fichiers météo et être sûrs de ne pas prendre un risque inconsidéré.
Une choise est sûre, il n'y a pas beaucoup d'arrêts abrités sur la route, donc on s'engage sur les 55 milles du parcours "théorique"...
Nous avons fait la même route, je les avais en vue en permanence, quelque part ça donnait un côté rassurant, je n'étais pas tout seul dans ce machin-là ...
Mais finalement ça tout de même été chaud, sportif, mouvementé, exigeant !
Vent sud-sud-est pour descendre au sud, qui est monté au-dessus de trente noeuds par moments (en vent réel)
Mer qui blanchit, qui déferle ses vagues venant exploser dans le cockpit, un ris dans la grand-voile pour la réduire, puis deux ( la première fois que ça m'arrive sur Nomade, et il les fallait !) , génois réduit au tiers puis au quart, embardées, pilote le moins souvent possible vu les conditions et donc barrer pendant des longues heures – quatorze heures de bagarre, je dois bien le dire, avec un solide petit-déjeuner avalé à 4 heures et demi le matin puis un vague grignotage d'un bout de pain-fromage vers le midi … pas le moment de s'attarder sur ce qu'on va manger.
Bref, une journée baston pour de vrai.
A l'arrivée à Howth, près de Dublin, partagé entre l'envie d'aller me coucher ou celle de manger un boeuf entier, j'ai opté pour le premier pub venu … un méga-steack arrosé d'un ( ..heu, deux..) verres de merlot, et rentrée au bateau comme si je marchais sur des nuages, en réalité, je flotte, ou j'évolue sur une espèce de coussin d'air, bien plus enivré de tout ce vent et de ces sensations accumulées, mes jambes doivent ressembler à deux coton-tiges.
Enivré par cette journée de déferlement de sensations, bien plus que par les deux malheureux verres d'un vague merlot chilien servi dans un pub où le brouhaha m'a laissé comme un extra-terrestre sorti de sa capsule … l'impression, de ne plus savoir où j'habite …

Mais j'y suis, à Howth, à côté de Dublin, posé là et il peut bien venter encore …. moi je vais dormir!!
Enfin ... pas avant d'avoir satisfait mon petit rituel du soir : ma petite tisane de camomille ...

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