J'hésitais entre "baston"
et "ivresse" pour titrer cette journée … "ivresse" me semble
le mieux approprié.
Ivre de tout ce vent, et aussi de ce
qui peut s'appeler une journée de baston.
Le choix depuis la veille au soir était
entre partir, et donc très tôt, ou pas et dans ce cas là rester
coincé à Ardglass jusqu'à jeudi, soit cinq jours, au vu de la météo qui arrive... pas très motivant de rester.
Hésitation partagée avec un couple
d'Irlandais jusqu'au dernier moment, à 4 heures et demie ce matin
même pour avoir les derniers fichiers météo et être sûrs de ne
pas prendre un risque inconsidéré.
Une choise est sûre, il n'y a pas beaucoup d'arrêts abrités sur la route, donc on s'engage sur les 55 milles du parcours "théorique"...
Nous avons fait la même route, je les
avais en vue en permanence, quelque part ça donnait un côté
rassurant, je n'étais pas tout seul dans ce machin-là ...
Mais finalement ça tout de même été
chaud, sportif, mouvementé, exigeant !
Vent sud-sud-est pour descendre au sud,
qui est monté au-dessus de trente noeuds par moments (en vent réel)
Mer qui blanchit, qui déferle ses
vagues venant exploser dans le cockpit, un ris dans la grand-voile pour la réduire,
puis deux ( la première fois que ça m'arrive sur Nomade, et il les fallait !) , génois réduit au
tiers puis au quart, embardées, pilote le moins souvent possible vu
les conditions et donc barrer pendant des longues heures – quatorze
heures de bagarre, je dois bien le dire, avec un solide petit-déjeuner
avalé à 4 heures et demi le matin puis un vague grignotage d'un
bout de pain-fromage vers le midi … pas le moment de s'attarder sur ce qu'on va manger.
Bref, une journée baston pour de vrai.
A l'arrivée à Howth, près de Dublin,
partagé entre l'envie d'aller me coucher ou celle de manger un boeuf
entier, j'ai opté pour le premier pub venu … un méga-steack
arrosé d'un ( ..heu, deux..) verres de merlot, et rentrée au bateau
comme si je marchais sur des nuages, en réalité, je flotte, ou j'évolue sur une espèce de coussin d'air, bien
plus enivré de tout ce vent et de ces sensations accumulées, mes jambes
doivent ressembler à deux coton-tiges.
Enivré par cette journée de
déferlement de sensations, bien plus que par les deux malheureux verres
d'un vague merlot chilien servi dans un pub où le brouhaha m'a laissé
comme un extra-terrestre sorti de sa capsule … l'impression, de ne
plus savoir où j'habite …
Mais j'y suis, à Howth, à côté de
Dublin, posé là et il peut bien venter encore …. moi je vais
dormir!!
Enfin ... pas avant d'avoir satisfait mon petit rituel du soir : ma petite tisane de camomille ...
Enfin ... pas avant d'avoir satisfait mon petit rituel du soir : ma petite tisane de camomille ...
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