dimanche 12 mai 2019

Dernière station avant l'autoroute

10 mai 2019
Un départ à la fraîche à 7H15, et à la fraîche c'est le cas de le dire, sous la pluie, couverture nuageuse à 100%.
Dans la rade de Lorient une grue vient piocher de sa grosse pelle dans les cales d'un cargo au pavillon panaméen, on dira un "vraquier" car il doit transporter je ne sais quelle denrée en vrac, peut-être du soja transgénique poussé au Brésil pour nourrir nos bovins qui nous nourriront ensuite …?
Pauvre monde perdu dans sa folie ?
Je lui fais un envoi de ma grand-voile sur son travers, comme une inutile bravade.
Le vent est faiblard, trop faible pour faire de la route efficacement donc j'envoie les voiles pour la bonne conscience, avec du moteur en appui, jusqu'en fin de matinée.
Passer la pointe de Penmarch par ces conditions me semble inutile obstination.
Je bifurque sur Loctudy, la paisible cité des demoiselles ( les langoustines !).

11 mai 2019
Départ à la fraîche à nouveau, c'est presque comme une religion, quand on part en mer c'est au lever du jour et ça semble indiscutable, sinon on se demande où court notre pôv' monde … à sa perte sans doute ?
La prévision météo est d'une excellence incontestable dans sa manière de condamnation : tu auras tout dans la gueule, tu veux monter Nord-Ouest, et ben t'auras du vent de Nord-Ouest, voilà ….
Avec une belle grosse houle résiduelle des Grands Frais des derniers jours, dans le nez elle-aussi.
J'avoue avoir failli flancher pour un arrêt à Audierne, et puis non, j'étais parfaitement dans les temps pour passer le Raz de Sein avec la renverse de courant ( sinon tu passes pas) 
J'ai donc continué à "tirer des bords" pour arriver à Camaret le soir vers 20H30, 13 heures de route pour 66 milles nautiques (en gros 120 bornes de terrien mais imaginez les à vélo avec des côtes tout le temps, voilà …)
Mise en jambes, cette fois-ci je  crois que je rentre à nouveau dans mon statut de marin pour de bon.

12 mai 2019
Grasse mat' ( 8H30, imaginez un peu !) 
Courses en ville
Baguenaudage, une de mes occupations favorites.
Discuter avec le voisin de ponton qui bricole son Figaro-première génération.

J'attaque la Manche demain lundi 13, ce sera du vent d'Est, pas mal pour monter Nord-Nord-Ouest …
Avec comme une autoroute à traverser.
Le rail d'Ouessant, la route maritime la plus encombrée du monde à ce qui se dit …. Repos et vigilance …..
(extrait de Wikipédia:)
Le rail d'Ouessant est le nom communément utilisé pour désigner le dispositif de séparation du trafic (DST) maritime au large de l'île d'Ouessant, île la plus occidentale de la Bretagne et de la France et symbolisant l'entrée (ou la sortie) de la Manche.
Il s'agit d'un des passages maritimes les plus fréquentés du monde avec 54 200 navires en 2003, soit une moyenne de 148 navires par jour, ce qui représente un transit quotidien d'environ 700 000 tonnes, dont 285 000 tonnes de pétrole et 90 000 tonnes de produits dangereux.


Prochain message aux Scilly

Quelques images de Camaret:


 Marée basse

Ô temps suspends ton vol ?


 Camaret dans son écrin protégé

Infinitude… 
(Vue depuis les hauteurs de la Pointe du Toulinguet)
Quand le ciel et l'horizon vont se confondre au loin dans le bleu azur, on a beau avoir traversé l'océan, l'émotion est toujours la même, celle qui faisait peut-être penser à nos très lointains ancêtres qu'on est au bout du monde mais que derrière ce bout du monde, il y a sans doute d'autres mondes ?
Peut-être les marins sont-ils les derniers à partager cette émotion avec les astrophysiciens désormais ?

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