vendredi 9 juin 2017

Partir ... Revenir

Une évocation poétique de cette boucle atlantique qui va bientôt se refermer sur le point de départ.




Et le texte associé ci-dessous:


J'ai habité la mer j'ai visité ses îles

Et Nomade a tracé un long sillon fertile

Mon rêve parfumé d'épices tropicales

Gonflait ses voiles douces comme une percale

Et des soleils naissants jusqu'aux lunes dorées

J'ai glissé dans un monde aux accents ignorés


Le bonheur un matin après des jours sur l'eau

De voir à l'horizon l'île de Porto Santo

Ma première enjambée hors du vieux continent

Me donna l'énergie de pousser plus avant

Tout comme l'arrivée sur la belle Graciosa

La graine du bonheur dans mon coeur y planta



Enfants de Tarrafal gens de Cabo Verde

Venant vers les bateaux lors de nos arrivées

Musiques chaloupées des bars de Mindelo

Accueils si chaleureux sur Santo Antao

J'ai quitté ce pays avec les yeux qui brillent

Pour une grande route qui conduit aux Antilles



Longue tranche de vie poussé par l'alizé

Ces houles majuscules et cette immensité

Et le temps arrêté aux aiguilles de la montre

L'univers m'invite à venir à sa rencontre

Devenir une particule élémentaire

Et de mes certitudes à refaire l'inventaire



Montagnes de verdure lointain morceau de France

Les Antilles apparaissent comme une délivrance

Ennivrées de soleil inondées de turquoise

Nomade est enchanté le voilà qui pavoise

Goûtant aux vents sucrés dans la rade des Saintes

Flânant Marie-Galante comme une toile peinte



Frôlant les Iles Vierges aux parfums d'amérique

Montserrat et son volcan apocalyptique

Caraïbes nacrées aux odeurs de canelle

Nomade alors se prend pour une caravelle

Et moi le cristobal venu du Morbihan

Je regarde le monde avec des yeux d'enfant



Transater le retour me semblait une épreuve

Je fus vite comblé dès que je fus à l'oeuvre

Je n'ai que rarement subi de la pétole

Et j'ai même affronté quelques montagnes folles

Mais Nomade si fier jamais ne m'a trahi

Il suffisait souvent d'aller reprendre un ris



Une ultime foulée dans un vent qui adonne

Et voilà que surgissent les perles lusophones

Aux sommets enroulés de brumes irlandophiles

Açores désirées loin des flux mercantiles

Les voiliers voyageurs se retrouvent en ces lieux

Comme des migrateurs ayant défié les cieux



Racontant aux soirées nos bons moments épiques

Les enrobant parfois comme des drames antiques

Nous guetterons bientôt si la bonne fenêtre

Est vraiment disposée à nous voir disparaître

Vers l'ultime horizon et nous mettre en partance

Pour revenir enfin au beau pays de France


1 commentaire:

  1. Ce poème, c'est une ode à l'aventure, un hommage à ton fidèle compagnon de mer Nomade et c'est aussi, je pense, revenir d'un long voyage au fond de soi-même... Bravo Dom !
    Annick

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