vendredi 4 mars 2016

On va bien réguler ...

Là je ne suis pas mécontent de ma trouvaille ( je guettais ça régulièrement comme le lait sur le feu depuis un certain temps sur les annonces).
Et  je l'ai trouvé...un régulateur d'allure , et pas n'importe lequel ... un WindPilot Pacific, s'iou plaît !

C'est mon Toto de pilote qui va pouvoir se reposer dans les grandes navigations ...
Me restera à l'installer et apprendre ensuite à le régler en mer sous voiles ... ça promet de belles occupations

Régulateur d'allure -  Késako ?

En tant qu'ancien électronicien de mon métier d'origine, et donc ayant travaillé sur les systèmes d'asservissement, ce système m'a toujours bluffé.

L'énergie utilisée par cet appareil est ... le vent et l'eau,  rien d'autre !

C'est donc un pilote automatique sans électricité !
Pas l'once du moindre milliampère consommé, trop fort !

La pale aérienne  que vous voyez sur la photo au sommet du système installé à l'arrière du bateau est mise dans l'axe du vent apparent quand le bateau est réglé sous voile.
Dès que le bateau change de cap ( "abat" pour s'écarter de l'axe du vent, ou "loffe" pour s'en rapprocher), la pale aérienne s'incline et agit en rotation sur le mécanisme qui oriente l'axe de la pale immergée dans un mouvement pendulaire. Ce même mouvement entraîne une rotation de la pièce centrale qui entraîne un "bout" ( un cordage qu'on nommera drosse), agissant de chaque côté de la barre selon la direction de correction à appliquer sur la barre du gouvernail principal.
Ainsi donc, l'action sur la barre corrige l'écart du bateau et le maintient sur son cap.

Aperçu d'un régulateur d'allure Windpilot monté sur un DEHLER 31

Avantages:
- pas d'électricité consommée, nombreux navigateurs ont traversé des océans ou même fait le tour du monde sans quasiment jamais barrer manuellement
- d'après les expériences, même dans du gros temps ça fonctionne plutôt bien, là où un pilote électrique est vite à la peine.
- pas de panne électrique
- fiabilité extrême
- pour des grandes navigations en solitaire, c'est un must !
Contraintes:
- un très bon réglage des voiles est absolument indispensable, mais c'est une bien saine contrainte après tout.
- plus compliqué à régler que le presse bouton d'un pilote électrique.
- un pilote électrique tient un cap compas (donc géographique) alors que le régulateur tient un cap selon un angle par rapport au vent. donc si le vent tourne, il convient de faire une correction de réglage. Mais dans les grandes traversées, le vent ne change pas toutes les cinq minutes.
- sous certaines allures ( = angles au vent) comme au vent arrière, cela peut devenir délicat. Quoique, celui-ci étant un système pendulaire, il y a tout lieu de penser qu'il sera plus stable en vent arrière qu'un système de type safran auxiliaire (cf lien plus bas)
- l'encombrement du tableau arrière, pour l'accès et l'échelle de bain, est rendu un peu compliqué
   * mais le système se retire assez facilement, donc une fois les grandes étapes effectuées, on peut le démonter et revenir au mode pilote électrique pour les étapes courtes de mouillage en mouillage, par exemple.
Question = mais pourquoi les bateaux de course ne l'utilisent-ils pas ?
- autrefois, ils en utilisaient
- mais de nos jours, les bateaux de course sont construits sur des formes de coques planantes qui leur donnent des caractéristiques de vitesses et de réactions au vent telles que ce système ne peut pas répondre au besoin. Ces bateaux ont des pilotes en général à base électro-hydrauliques de haute performance.
- mais pour les bateaux de croisière, comme mon brave Nomade, beaucoup s'accordent à dire que c'est quasiment un équipier, et un bon barreur en plus.

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le principe de fonctionnement:
http://www.windpilot.com/n/wind/fr/tipp/wahl/

Le WindPilot Pacific correspond au modèle "système de safran pendulaire" - (types 9,10,11). Voir la petite animation qui vaut mieux qu'un long discours.










2 commentaires:

  1. Hehe.... Je ne peux qu'approuver. Pour notre voyage sur 3gouttes, nous avions que lui et zéro pilote. Une fois apprivoisé, que du bonheur y compris avec le vent plein cul.

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  2. ah, cela commence vraiment à ressembler à Moitessier.
    Attention une escale à Papeete et on ne le revoit plus.
    bravo
    à suivre
    Aigle IV
    Joe

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