mardi 6 décembre 2016

Transat - message 3

position le 6/12 à 8H00 TU = 16°34N 30°48W
distance totale parcourue = 354NM
distance restante = 1757NM

Le vent mollit progressivement le 5/12 et descend très Est, ce qui fait
remonter mon cap trop NW jusqu'au dessus de 17
degrés de latitude Nord, avec peu de vitesse donc une VMG ( velocity made good
= vitesse efficace sur la route )
moyenne sur le parcours des dernières 24 heures assez déplorable d'à peine 4
noeuds.

J'empanne dans l'après midi, puis je finis par me mettre plein vent arrière,
voiles en ciseaux, c'est à dire grand-voile
sur un bord et génois sur l'autre, le tout bien bloqué pour éviter que ça parte
d'un bord sur l'autre violemment dans une
vague. Pour ceci, j'ai tangonné le génois et bloqué la bôme de grand-voile avec
un frein de bôme. Ces bords plein arrière
sont souvent délicats à tenir car le bateau risque de partir au moindre écart
dans le roulis des vagues. J'ai tenté de le
porter au régulateur d'allure, et étonnamment il tient tout à fait bien, la
pale d'aérien bien calée dans l'axe du bateau,
Benhur assure comme un chef, je n'y croyais pas trop pourtant..

Un peu de parlotte VHF avec Génésis qui sont devant moi à 6 milles, et qui ont
fait le même choix du vent arrière en ciseaux
sans qu'on se soit concerté. Ils m'appellent à l'heure de l'apéro alors que
voulez vous … je m'en sers un petit, pour leur
tenir compagnie, ya pas de raison.

23 heures, nuit en clair de lune, le vent mollit encore et je reste trop haut
en latitude, je vais m'enfoncer dans la zone
de "molle", il faut changer d'option.
J'empanne à nouveau et je largue mon ris, la nuit sera calme, pour faire un
bord sud-ouest que je tiendrai toute la nuit
pour aller chercher du vent plus au sud, comme me l'indiquent les données météo
téléchargées aujourd'ui au petit matin par
l'Iridium.
Concernant le largage de ris dans la grand-voile et le changement du tangon, en
pleine nuit eh bien en solo c'est du boulot,
avec le feu de pont allumé, bien harnaché pour aller à l'avant en sécurité.
Débrancher le régulateur et remettre au pilote
le temps de la manoeuvre, et de nuit tout se complique, on n'a pas les repères
visuels et d'orientation, le bateau déréglé
part dans le mauvais sens, le pilote ne comprend plus, l'hydrogénérateur ne
fournit plus, ça dure et avec le projo et tout
le reste … bip bip, battery low …trop de consommation c'est l'enchaînement
galère..allez moteur, on se concentre, on reste
calme et on reprend tout avec méthode.
Je finis tout ça par une nuit de sommeil réparatrice, 7 heures de sommeil en 3
tranches, réveillé parfois par les petits
riens perçus par les sens qui restent en éveil.
La bôme par exemple qui grince un peu dans la baisse de vent et qui joue son
grincement sur une mélodie à deux notes, ça
fait comme un "sol" – "do" "sol" – "do" ( ... c'est Nomade qui joue avec mes
nerfs ... "t'es seul, Do, seul, Do" ... coquin
de Nomade, laisses moi dormir un peu !

Le jour se lève, je vais garder mon cap sud-ouest encore un peu avant de
ré-empanner. Je suis allé chercher du vent … je
crois que je l'ai trouvé, et les fichiers GRIB météo me montrent clairement,
au-dessus de 17 degrés de latitude, c'est trop
mou, et, là à 8 heures TU, je suis descendu à 16°34, ça va être mieux pour
repartir ouest bien appuyé.

PS = après cette mise en conditions de début de transat, et ces posts pour vous
donner l'air du temps et partager avec vous
mes sensations, je ralentirai sans doute la fréquence des publications, il faut
aussi que j'économise mon précieux quota de
communication Iridium.
En tout cas, tout va bien à bord.

Bises à toutes et à tous.

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