Même le vent s'est mis, chose inhabituelle ici, à tourner sur l'ouest puis retombe, comme pour renforcer ce sentiment breton.
Pour un peu j'apercevrais Houat comme lorsque je vais marcher vers la pointe du port au Crouesty. Quelque chose qui commence à donner une réalité de plus en plus tangible à la route du retour. Dans deux mois, déjà, il faudra se tenir prêt à prendre la bonne option météo ( donc initier le routage avec mon routeur Michel) pour attaquer nord-est vers les Açores. Ça arrivera vite ...
J'ai reçu mon petit sac de billes, envie de dire " tout ça pour ça", c'est vraiment tout petit, au fond d'une grande enveloppe cartonnée et plastifiée, avec le document collé dessus et écrit en grosses lettres " DOCUMENTS DOUANE" ... Tout ça pour ça.
Billes remontées, vérin testé en manuel à l'arrêt au port pour l'instant ....que dire d'autre que ... On verra bien.
Puis comme un doute, la question qui taraude, est-ce que ça va tenir?
Alors, cogitations et puis vient ce " bon sang mais c'est bien sûr!" qui jaillit soudain. Allez, caisse à outils, perceuse, on y va.
Le truc pour lequel on se dit " mais pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt?"
Explication technique:
C'est un truc que je n'ai pas inventé, mais dont j'avais entendu parler, et lu parfois sur des forums, et en plus, ballot, il est évoqué sur la doc du Windpilot.
L'utilisation mixte du régulateur d'allure - mon brave Benhur - et d'un pilote tout simple, en l'état celui dont je me suis doté en pilote de secours.
Le principe de ce mariage hétéroclite mais astucieux est simple.
Normalement le régulateur d'allure est actionné par la pale aérienne qui s'incline dans un sens ou dans l'autre selon que le bateau dévie de son cap au vent.
Le "truc" consiste à remplacer le vent qui actionne cet axe de rotation par un pilote automatique électronique qui pousse ou tire sur le levier au lieu du vent.
Au lieu d'avoir un cap " au vent" on retrouve un cap " magnétique" car le pilote va agir sur le système pour redresser le bateau sur le cap magnétique donné.
Vous me suivez?
L'intérêt de la chose est que tout l'effort sur la barre est donné non pas par le vérin mais par le système de la pale pendulaire immergée, pour laquelle la force de poussée est donnée par l'eau et la vitesse du bateau, car l'aérien en mode classique est commandé par la seule force du vent.
Ainsi donc, l'effort demandé sur le vérin du pilote devient très faible en comparaison avec cas classique du pilote ayant le verin actionnant la barre directement.
La démultiplication d'effort est très importante, à tel point que dans ce cas un petit pilote de premier niveau suffit, surtout pour les 3,5 tonnes de Nomade, et par voie de conséquence, l'usure du vérin très amoindrie, et la tenue de barre bien plus forte.
Restent des questions de réglage de gain, de réactivité et d'amplitude de barre qui demanderont peut-être un certain nombre d'essais et de mise au point, mais le principe est là.
Photo, le montage. Un tube monté en transversal sur l'arrière du cockpit, un perçage pour l'accroche du pilote, et l'embout du vérin qui actionne le bras de levier à la place de la pale aérienne. Dans ce cas on démonte la pale aérienne et on obtient un régulateur qui barre non plus cap au vent mais en cap magnétique.
Et comme un hasard qui ferait bien les choses sans qu'on lui ait rien demandé, hier soir je prends un pot avec un voisin rencontré au Cap Vert sur son X402, solitaire en ce moment et qui prend des équipiers par moments, et qui avait invité un autre plus ou moins solitaire sur son Selection 37, un brestois qui a bourlingué sa carriére de marin dans la Brittany Ferries, et qui me dit utiliser ce système et en est absolument ravi.
Alors, après cette soirée entre trois solitaires qui ont quasiment refait le monde à bord d'un X402 et que ça nous a pas pris bien longtemps malgré quelques divergences politiques (ils devaient nous consulter ...), ya plus qu'à tester.
Le nouveau petit pilote initialement "de secours" est un ST2000+, du moyenne gamme donné pour des voiliers jusqu'à 4500Kgs de déplacement, Nomade en fait 3500 à sec). On le baptisera par exemple Marcel.
Voilà donc un nouveau système, Benhur-Marcel, à tester et éventuellement régler et mettre au point.
Je commence à avoir un vrai équipage de barreurs:
- Tom (l'irlandais)
- Benhur (un ancien méditerranéen)
- Marcel ( un guadeloupéen )
- Et un duo Benhur-Marcel
- Mais pourquoi pas envisager Benhur-Tom également, vas savoir si ils pourront s'entendre ces deux-là, et puis fatigué, Tom ?
Le plus sobre est évidemment Benhur ...
J'envisage un départ demain mercredi, cap vers le Nord, avec mon bel équipage,
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