Et le texte associé ci-dessous:
J'ai
habité la mer j'ai visité ses îles
Et
Nomade a tracé un long sillon fertile
Mon
rêve parfumé d'épices tropicales
Gonflait
ses voiles douces comme une percale
Et
des soleils naissants jusqu'aux lunes dorées
J'ai
glissé dans un monde aux accents ignorés
Le
bonheur un matin après des jours sur l'eau
De
voir à l'horizon l'île de Porto Santo
Ma
première enjambée hors du vieux continent
Me
donna l'énergie de pousser plus avant
Tout
comme l'arrivée sur la belle Graciosa
La
graine du bonheur dans mon coeur y planta
Enfants
de Tarrafal gens de Cabo Verde
Venant
vers les bateaux lors de nos arrivées
Musiques
chaloupées des bars de Mindelo
Accueils
si chaleureux sur Santo Antao
J'ai
quitté ce pays avec les yeux qui brillent
Pour
une grande route qui conduit aux Antilles
Longue
tranche de vie poussé par l'alizé
Ces
houles majuscules et cette immensité
Et
le temps arrêté aux aiguilles de la montre
L'univers
m'invite à venir à sa rencontre
Devenir
une particule élémentaire
Et
de mes certitudes à refaire l'inventaire
Montagnes
de verdure lointain morceau de France
Les
Antilles apparaissent comme une délivrance
Ennivrées
de soleil inondées de turquoise
Nomade
est enchanté le voilà qui pavoise
Goûtant
aux vents sucrés dans la rade des Saintes
Flânant
Marie-Galante comme une toile peinte
Frôlant
les Iles Vierges aux parfums d'amérique
Montserrat
et son volcan apocalyptique
Caraïbes
nacrées aux odeurs de canelle
Nomade
alors se prend pour une caravelle
Et
moi le cristobal venu du Morbihan
Je
regarde le monde avec des yeux d'enfant
Transater
le retour me semblait une épreuve
Je
fus vite comblé dès que je fus à l'oeuvre
Je
n'ai que rarement subi de la pétole
Et
j'ai même affronté quelques montagnes folles
Mais
Nomade si fier jamais ne m'a trahi
Il
suffisait souvent d'aller reprendre un ris
Une
ultime foulée dans un vent qui adonne
Et
voilà que surgissent les perles lusophones
Aux
sommets enroulés de brumes irlandophiles
Açores
désirées loin des flux mercantiles
Les
voiliers voyageurs se retrouvent en ces lieux
Comme
des migrateurs ayant défié les cieux
Racontant
aux soirées nos bons moments épiques
Les
enrobant parfois comme des drames antiques
Nous
guetterons bientôt si la bonne fenêtre
Est
vraiment disposée à nous voir disparaître
Vers
l'ultime horizon et nous mettre en partance
Pour
revenir enfin au beau pays de France
Ce poème, c'est une ode à l'aventure, un hommage à ton fidèle compagnon de mer Nomade et c'est aussi, je pense, revenir d'un long voyage au fond de soi-même... Bravo Dom !
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