Lundi 3 avril, les Wallis arrivent aux Saintes.
Nous ne nous étions plus revus depuis début janvier à la Martinique, eux partant vers le Sud et moi le Nord.
Un dîner à bord de Wallis étant toujours susceptible de bonne surprise, c'est autour d'un couscous que je peux qualifier de Royal et cuisiné avec l'habituel talent de Christiane que la soirée s'est déroulée.
Mardi 4, je repars au matin direction St François, sous la pointe Est de Grande-Terre en Guadeloupe.
Une trentaine de milles dans un cap Nord-Est avec un vent d'Est autour de quinze noeuds et une mer agitée mais sans plus par rapport à ce qu'on peut avoir dans cette zone de "canal''. Quelques bords à tirer tout de même, puis j'arrive en approche en fin d'après-midi.
Le chenal:
J'avais bien lu les instructions et regardé la carte, le chenal d'entrée à St François est une passe assez étroite entre des massifs de corail. "Pratique de nuit absolument à proscrire pour les non initiés" dit le guide nautique.
IPAD sorti dans le cockpit, carte zoomée sur l'écran, voiles affalées une fois tournée la bouée sud d'approche, je m'engage dans le chenal, direction est-ouest, il est presque 17 heures, j'ai le soleil en pleine figure qui m'éblouit un peu, je passe le début de l'étroiture aux bouées PC3-PC4 (voir photo carto ci-dessous), tout va bien, j'y vais mollo, 2,5 noeuds guère plus. Et je pointe ensuite vers PC5-PC6, le vent est plus nord ici donc je l'ai latéralement, il me pousse vers babord, et sur le côté tribord il y a des bateaux au mouillage quasiment sur le bord du passage, et là tout d'un coup Nomade stoppe avec comme une sorte de petite révérence de son étrave ... je suis planté. Heureusement dans du sable , pas dans du corail . Moteur rien à faire, je renvoie du génois bordé à plat pour faire gîter, rien à faire non plus. Je suis bien planté et j'aimerais en sortir sans trop tarder car le vent passé nord aurait tendance à me pousser vers le massif de corail ...et la nuit tombera vite.
En rouge ma trace, et la flèche noire qui pointe sur l'endroit où j'ai touché, en vert la barrière de corail
C'est un gros hors bord ( 2 moteurs de 250 chevaux à son arrière, courant ici ...) passant dans le chenal qui me tire d'affaire, merci à lui.
Moralité, il faut vraiment faire très très attention, si on tire un trait entre l'axe PC3-PC4 et PC5-PC6, ma trace n'en est pourtant guère déviée. La proximité des bateaux au mouillage côté tribord, avec le vent plus nord qui les ramenait tout près de l'axe de la passe m'a aussi trompé, ajouté au soleil en pleine poire en arrivant en fin de journée...
Tout près des bouées de chenal, ça déferle sur la barrière de corail
La "marinette"
Arrivé dans la petite marina, avec le temps perdu à mon échouement, bureau fermé, je passe la première nuit au quai d'accueil, après avoir plongé sous le bateau pour vérifier qu'il n'y a pas de dégât ( quille, safran de gouvernail);
Et le matin, je fais mon entrée et on me place;
Personnel très accueillant, vraiment sympa. Cette marina est gérée par la municipalité, on paye par chèque au Tresor Public, et c'est la moins chère de toute la zone que j'ai parcourue.
(ça fait une vraie différence, vive les services publics ?)
''Dans les critère d'excellence, il nous manque un WIFI ( mais il y en a sur la zone depuis les bars) et nous n'avons pas de zone technique" me dit l'homme à la capitainerie. Un peu après en allant régler, c'est un prénommé Dominique, un homme dans la cinquantaine sympathique et jovial, qui me décrit un peu les environs et termine souriant par ''ici, c'est une petite ville, vous aurez vite fait le tour, et c'est une petite marina.''
''... en fait on est une marinette ...!" finit-il en riant .
Alors dans ma ''marinette'' j'ai déjà pris une semaine, et on va se calmer, hein ? Le temps des navigations éloignées va laisser place à préparation, c'est pas le moment de risquer d'abimer bêtement le bateau si près de l'échéance.
Et puis, bonnes résolutions auxquelles je pense depuis quelque temps, à un mois du grand départ dans l'autre sens, il faut que je me prépare moi aussi, question (re)mise en forme, sinon il y aurait comme une espèce d'apathie qui m'alourdit sous ce climat chaud depuis plusieurs mois, ( et depuis 7 mois d'été ininterrompu, l'été le plus long et chaud de ma vie en somme)
J'avais un peu entamé la démarche aux Saintes sans trop de conviction encore, mais là c'est décidé et j'ai commencé, lever tôt pour profiter de la fraîcheur matinale, footing, suivi de baignade avec une bonne séance de nage,... et je vais essayer de m'y tenir !
La petite plage vers l'entrée du port, où je termine mon footing par quelques largeurs à la nage le matin
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