Arrivé à Gijon hier à la nuit et un peu crevé .
Parti aux aurores de mon petit port de pêcheurs de Suances, pour ne surtout pas louper la marée pour sortir, le début de journée a été plutôt calme, voire trop, avec peu de vent de de face, route à l'ouest et vent d'ouest, donc du moteur principalement, et de la lecture aussi.
C'est vers la fin d'après midi que le vent, toujours plein ouest, est monté jusqu'à 20 puis 22 ou 23 noeuds toujours de face avec la houle qui va de même, de face aussi bien sûr..
Nomade peinant à tirer des bords là dedans avec encore pas mal de route à faire, prise d'un premier ris dans la grand-voile et génois réduit, de temps en temps un peu d'aide moteur pour redonner de l'espoir à cette route qui n'en finissait pas.
81 milles sur la trace finale tout de même...
Au final je suis arrivé sur Gijon à la pleine nuit, accroché au ponton d'accueil pour qu'on vienne me cueillir autant que m'accueillir au matin.
Et d'ailleurs, cueilli au matin, mais par la douane, un douanier solitaire et matinal.
Quand je lui ai dit que j'avais déjà vu ses collègues à bord à Santander il n'a pas insisté.
L'espagnol est très douanier, visiblement, et avec tous les français qui débarquent sur la côte nord espagnole, ils ne doivent pas s'ennuyer.
Donc journée repos et demain pas sûr que je reparte pour me prendre les vent plein ouest avec forte houle croisée annoncée, résidus de la dépression qui passe plus haut en ce moment.
Et puis, les rencontres, ça commence.
Bon, des français à voile, ici à Gijon, c'est courant, je me demande même s'ils ne sont pas les plus nombreux.
C'est avec des voisins de ponton espagnols que j'ai sympathisé.
Pour ainsi dire, la règle du "solitaire propice aux rencontres" semble se vérifier comme l'an dernier en Irlande.
Cette fois-ci j'ai sorti mon espagnol résiduel et approximatif pour accepter leur invitation.
Deux femmes, deux hommes, et un jeune ado, c'est une des deux femmes avec qui j'avais discuté un peu auparavant en allant au bureau du port qui est venue m'inviter le soir à venir avec eux prendre un verre ensemble dans un bar, et surtout me faire découvrir ce fameux "Carajillo con ron quemado"
En gros, ça tient du irish coffee, mais en ... différent ... en mieux ?
- le rhum ( el ron), du rhum brun dont j'ignore le détail, est mis d'abord dans le verre puis on le fait flamber.
- on y ajoute du café, de la crème, et de la canelle
- il y a peut-être d'autres ingrédients ? du sucre par exemple, car outre le flambage, c'est un peu caramélisé.
Tout ça dans une ambiance de rues et de bars qui grouillent de monde , pas désagréable.
Entre mon espagnol résiduel - que j'améliore à une vitesse surprenante dans ces conditions car c'est surtout du vocabulaire qui me manque - et leur français non moins approximatif - on est arrivés à se comprendre suffisamment pour envisager de refaire le monde comme il faudrait qu'il soit - surtout fait de rencontres spontanées et sans autre arrière pensée que le plaisir de passer un bon moment ensemble en sachant que la rencontre n'aura pas de suite ... tout le plaisir du voyage solitaire ré-illustré autour d'un "ron quemado" ( un rhum brûlé) avec des trucs dedans.
Et ben vous voulez que je vous dise ?
Gijon ( prononcez plutôt "chichonne" pour les locaux, car "rhirrhhon" avec la jota, c'est à la castillane, z'aiment pas plus que ça ici) vaut bien le détour pour un "carajillo" (prononcez moi ça un peu comme "calarrrhillio" avec une "jota" bien frottée en fond de gorge cette fois-ci s'iou plaît).
La trace de Nomade est en ligne sur la carte, en zoomant vous verrez les zigzag des virements de bord sur la fin de route ... route ouest vent plein ouest ...
Côté AIS, il semble que le site marinetraffic.com me voit la dernière fois à la sortie de Santander et pas plus ...?
Par contre, le site vesselfinder.com me trouve bien à Gijon sur mon ponton, mais ne propose pas de voir la trace ... ah ces serveurs ...!!
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