Parti samedi aux aurores de Gijon,
j'envisageais Ribadeo mais j'ai décroché avant.
Vent toujours Ouest avec route Ouest,
allez, un grand bord vers le large avant de repiquer vers la côte.
Puis le vent est monté vers 20 à 25 noeuds établis, avec une assez
forte houle résiduelle de la dépression passée ces jours-ci sur le
Golfe de Gascogne.
Voiles réduites, secoué, puis hé dis
donc … c'est loin Ribadeo, arriver à la nuit, grosse houle
entrante, cailloux alentours, … .
Décision, ce sera Luarca, une petite
ville de pêcheurs, où j'arrive en fin de journée.
Luarca n'offre que des corps morts
derrière la jetée sinon aucune place pour la plaisance.
Faut dire que sur la côte nord
espagnole, avec des vents et une forte houle de NW, à part les
marinas protégées, les petits ports mignons, c'est un peu cow-boy.
… Ce le fut un peu.
Et puis une fois passé bien aligné
entre les déferlantes qui s'écrasent sur les jetées de chaque
côté, ça bouge encore pas mal, et les instructions nautiques
disent qu'il faut s'amarrer avant et arrière , donc séquence
sportive en solo, et s'il n'y a pas ou guère de bateaux de plaisance
à Luarca, il y avait pas mal de badauds ( des badauds de plaisance
?) pour qui j'ai fait un peu l'attraction de la fin d'après midi.
Contrairement à l'Irlande ( ah,
l'Irlande), les bouées de corps morts n'ont pas de «queue de
mickey» ( voir historique irlande 2015) pourtant si pratique donc
vent, clapot, solo, … et hop ressaies encore une fois …
Une fois l'avant amarré, gonfler
l'annexe – j'en vois un sur le quai qui me regarde intensément en
faisant des commentaires à sa dame – et … eh mais c'est
vachement loin le quai pour accrocher l'arrière.
Je tente une diversion, une petite
bière bien méritée, je donne l'air de prendre mon temps, vont
peut-être se fatiguer ?
Je sors mon grand câblot de 80 mètres,
que je déroule dans l'annexe après l'avoir démêlé (...) et pour
qu'elle suive mon périple de rameur en se déroulant sans encombres.
Je rame … enfin plutôt je me rince
copieusement – fichu clapot – Nomade remue dans tous les sens –
non mais je vais rester la nuit là moi ?
J'arrive – enfin - près du quai ….
encore à 3 mètres plus haut que l'eau … et l'échelle est encore
loin.
Une bonne âme parmi les badauds – ou une
âme sensible à mon chemin de croix - approche, je lui lance le
câblot enroulé, là c'est la vraie séquence cow-boy, car le lasso
est lourd, le destrier du cow-boy (c'est moi) remue dans tous les sens et il
faudrait que je soie debout pour bien lancé, mais là je vais à coup
sûr me casser la ...loupé une fois – loupé deux fois – ne riez
pas s'iou plaît – troisième ouf … le brave ibère fait un
noeud comme il peut et où il peut car les bites sont encore loin
(heuu, non, pas de commentaires svp.)
Et je continue ma route-rinçage à la
rame jusqu'à l'échelle, marches métalliques rouillées, le clapot
fait faire des embardées de presque un mètre à l'annexe, un pied
glisse, marche rouillée, pied mouillé, et la jambe aussi..
Enfin bon, tant d'efforts furent
récompensés par un Nomade solidement accroché, et ça valait mieux
parce que – bon sang – ce que ça a remué, toute la nuit;
(m'enfin j'ai bien dormi)
Récompensé aussi, et ça c'est
toujours le top, par une discussion avec un autre local qui avait
envie de parler et de combler sa curiosité en me gratifiant
ponctuellement de «hablas muy bien espanol», puis qui m'a présenté
à sa femme, à son fils, à un autre homme qui semblait être un type un peu important du port (mais ça n'a rien changé à mon sort) …
Et puis c'était la fiesta à Luarca ce
soir, du monde partout, ça chantait – on dit que chanter ça
libère – et bien je confirme que l'ibère chante, et plutôt pas
mal !!
Je me suis fait – port de pêche
espagnol tout de même – un pulpo à la plancha – et je suis
rentré dormir dans mon shaker.
Ce dimanche soir, je suis à Ribadeo –
belle marina – mais c'est pas pareil – par contre il paraît que
le village est très sympa, je pense que je vais rester 2 nuits.
A part ça, j'ai commencé à faire des
images avec la GoPro ( merci les enfants!) mais pas encore de quoi
publier … ça viendra.
Et puis AIS, ah yes, marinetraffic m'a
quitté à Santander, rien à faire, par contre vesselfinder me voit
très bien à Ribadeo, (chercher sur mon MMSI 227345730)
Petit à petit j'approche de La
Corogne, après c'est descente au sud vers Lisbonne via les rias
galiciennes , et si les vents restent plutôt nord, voire Nord Est,
ça devrait changer l'ordinaire.
faites du sport qu'y disait...t'as l'air d'avoir été servi !!!
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